Il débarque de nulle part avec son énorme malle de bois.
Vêtu comme jadis, avec une barbe comme je ne sais plus quel vieux communiste sur mon livre d’Histoire.
Marx … Karl Marx revenu pour une heure de l’au-delà pour laver son nom traîner dans la boue par les dérives communistes.
Bon, d’accord, le théâtre permet tout.
À l’écouter, je remarque comme quelques lacunes dans l’enseignement doctement dispensé par la Communauté française ou alors … j’ai la mémoire qui flanche …
Peu importe, le diable d’homme, même venu des Cieux, est drôlement passionnant.
Il mélange notre actualité, nos journaux, nos sans-abri, nos écrans sophistiqués, les licenciements massifs et notre vide culturel avec son passé, son exil, sa vie à Londres avec femme et enfants.
Il évoque ses bonheurs et malheurs familiaux, les débats d’idées et rivalités entre révolutionnaires réfugiés comme lui.
Il raconte la dèche, la faim, le froid, les biens mis au clou, la maladie, la mort.
Communiste, mais ni sanguinaire ni dictateur, Karl Marx dévoile son humanité, sa vision de l’homme, derrière les théories qu’on lui a imputées.
Mais surtout dans un savoureux monologue, il préconise un retour à d’autres valeurs, plus simples, plus pures.
Il dénonçait le capitalisme il y a 150 ans déjà, et rien n’a changé.
Il démontre une nouvelle fois la folie et l’ineptie de l’enrichissement à tout prix.
Il continue à prôner une société plus égalitaire, avec plus de répartition des richesses, avec pour chacun les mêmes libertés, les droits …
Cris, colères, désespoirs d’un homme repoussé, rejeté, paria de partout, promu pour quelques idées, plein d’illusions, de certitudes, d’amertume.
Avec de drôlerie, il parle de ses incohérences, de ses faiblesses, du soutien inconditionnel de sa femme.
Intelligent, incisif le texte d’Howard Zinn est tout à la fois caustique, pertinent et plein d'humour.
Discrète, épurée, la mise en scène de Fabrice Gardin est un véritable écrin pour la prestation de Michel Poncelet.
Tendre lorsqu’il se rappelle Jenny son épouse et leurs souvenirs, piquant pour relater la Commune, fougueux quand il clame son indignation face à la situation actuelle, le comédien alterne diatribes nerveuses et moments vibrants d’émotion. Mais, si certains en retiennent l’agitateur, l’indigné, celui qui essaye de réveiller nos consciences assoupies ne serait-ce pas là pour Marx un retour réjouissant et réussi ?
Hors toute politique et polémique, Karl Marx, le retour est une véritable réussite.
Michel Poncelet dont le talent n’est plus à démontrer est bluffant de réalisme et de vérité dans ce seul en scène touchant et passionnant.
La thématique de la pièce en tout cas ne doit refroidir personne, elle est vraiment à la portée de tous.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 28-04-2013
Théâtre des Martyrs
Présentation du spectacle :
Résumé : Dans un lieu improbable débarque un homme barbu.
Il ressemble un peu à…
Il a soif, il a faim.
Il bénéficie d’une permission de l’au-delà pour laver son nom.
Il raconte.
L'affiche :
De Howard Zinn
Interprètes : Michel Poncelet
Metteur en scène : Fabrice Gardin
Conception sonore : Laurent Beumier Un spectacle de la compagnie Cie Peg Logos
Les prochaines représentations :
13
L'avis de Miche
J'avais vu ce spectacle en avril 2013 au théâtre des Martyrs . Un excellent souvenir du comédien qui fournit une magnifique performance . Cette pièce décrit Karl Marx par ses idéaux , ses visions , sa vie familiale . . Son idéal politiq...
Il débarque de nulle part avec son énorme malle de bois.
Mais, si certains en retiennent l’agitateur, l’indigné, celui qui essaye de réveiller nos consciences assoupies ne serait-ce pas là pour Marx un retour réjouissant et réussi ?
Hors toute politique et polémique, Karl Marx, le retour est une véritable réussite.
Dans un lieu improbable débarque un homme barbu.
