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Notre critique de Ubu roi

Déjanté mais à la pointe de l'actualité
Ubu RoiTotalement déjantée, cette version d’Ubu Roi d'Alfred Jarry ne manquera pas de séduire même les esprits les plus chagrins.
Si le texte a quelque peu été écourté pour laisser place à une action trépidante, axée sur le père Ubu, son comportement et surtout ses dérives, cela laisse place volontairement à une jolie satire politique des dictateurs actuels et des dérives laxistes de la démocratie.
Quatre acteurs pour cette mise en scène de Christophe Cotteret, Olivier Rosman en père Ubu, militairement presque Pinochéien, une Léa Rogliano en mère Ubu, François Kah en capitaine Bordure, mais aussi en soldatesque et l’énergique Maria Harfouche en Bougrelas mais qui endosse aussi quasi tous les seconds rôles.
Et les autres personnages me direz-vous …
A la trappe comme dirait père Ubu, enfin presque, car on retrouvera le Roi Wenscelas (sous les traits du général Jaruzelski) et l’Empereur Joseph II (sous les traits de Staline) en photos.
Pour le reste, si l’action se concentre donc sur la politique et ses dérives, on peut diviser la pièce en trois grandes parties.
La première, tout ce petit monde vit retranché derrière une solide barricade et n’apparaît que jusqu’au torse.
Le jeu des acteurs est quasi clownesque, fait de mimes et de mimiques.
Plus d’une fois d’ailleurs au cours du spectacle, cette impression d’être au cirque effleurera les esprits, rien par exemple qu’avec cette musique de fond faussement martiale qui se conjugue agréablement avec celle qui retenti le plus souvent sous les grands chapiteaux.
Une fois la révolte terminée, les barricades s’écartent et le père Ubu devenu roi, va venir parader devant son peuple, nous le public.
Généreusement ou presque, il va l’inonder de bienfaits (billets de banque), organiser des concours, et édicter de nouvelles lois.  C’est dans l’assistance que seront pris des volontaires qui subiront les joies (ou le joug ?) du pouvoir ubuesque.
La dernière partie verra les barricades transformées en quartier général du Père Ubu qui fera la guerre au Capitaine Bordure réfugié dans un QG de campagne au fond de la salle.
Sur fond d’images de combats, cris, stratégie et bombardements, rien ne sera épargné pour abattre le tyran.
Cette adaptation moderne et burlesque veut, par delà les rires, interpeller sur la dérive politique qui fait des dictateurs d’hier des personnalités en vue d’aujourd’hui, des acteurs mondiaux de premier plan.

C’est ainsi que les dernières images représenteront le Père Ubu, en fuite, accueilli par le Pape, Chirac, Poutine, Bush, Berlusconi, Zarkozy, Reynders, Chavez et consort.
Au premier degré, le spectacle ne manquera pas d’amuser drôlement et c’est déjà un fameux challenge.
Au second degré, il nous apostrophe courageusement et avec beaucoup d’à propos sur ce que nous sommes prêts à tolérer et à considérer comme admissible et politiquement correct.

Un délicieux mariage de rires et de réflexion donc à ne pas manquer.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 12-01-2008
Atelier 210
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Ubu roititre>Tragédie burlesque de la cruauté
Ubu, nom propre devenu commun par sa notoriété sordide, est l’emblème du despote non éclairé, du tyran parvenu. Bien décidé à accroître ses phynances, Père Ubu, mené à la baguette par mère Ubu, est prêt à tous les massacres pour accéder à ses rêves de gloire et de pouvoir. Il conspire, guerroie, pratique l’injustice et la bêtise à l’envi. N’en déplaise au peuple !
L'affiche :
Une pièce d’Alfred Jarry
Avec Maria Harfouche, François Kah, Léa Rogliano et Olivier Rosman
Mise en scène par Christophe Cotteret

Les prochaines représentations :

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