La Reine Lear |
Présentation du spectacle :
Six ans après l’énorme succès de Mamma Medea, Tom Lanoye et Christophe
Sermet, tous deux experts en réécriture décapante des classiques, se
retrouvent pour s’attaquer à Lear : le vieux roi est devenu une reine
d’aujourd’hui, à la tête d’un empire financier multinational.
L’intrigue se concentre sur les trois fils : deux incapables assaillis par la
concurrence et les mauvais conseils, et leur frère, Cornald, alias Cordelia,
exilé dans un pays du tiers monde pour y développer le concept de micro
crédit. De retour au pays où se déchaîne une double tempête financière et
climatique, il sera à son heure la victime sacrificielle de ce conflit économique
et familial, précipité du haut de la tour de verre qui sert de siège au clan.
Un décor urbain, au coeur d’un quartier d’affaires, évoquera une sorte de
lande digitale mondialisée, envahie par les images et les écrans, et dont
l’ascenseur sera la principale artère de vie et de communication. |
Intervenants et précisions sur ce spectacle :
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Avec :
Elisabeth Lear : Anne Benoît
Kent : Philippe Jeusette
Cornald : Iacopo Bruno
Gregory : Yannick Renier
Henry : Baptiste Sornin
Oleg : Bogdan Zamfir
Coralie : Claire Bodson
Alma : Raphaëlle Corbisier
| D'après le texte de " La Reine Lear " de Tom Lanoye | Mise en scène Christophe Sermet | Scénographie et création lumières : Simon Siegmann | |
Commentaires, notes de production, extrait, etc : |
Tom Lanoye s’empare du vieux Roi Lear et le transforme en femme. La Reine Lear nous offre un panier de crabes familial infecte qui n’a rien à envier en noirceur
humaine au Roi Lear de Shakespeare d’il y a quatre-cents ans. L’écrivain flamand jette une lumière crûment contemporaine et capitaliste sur un monde devenu
virtuel, sorte de lande électronique globale tenant lieu de royaume originel. L’histoire baigne dans un empire financier familial multinational dont les descendants
se montrent incapables d’endosser un héritage trop démesuré pour être honnête. Elisabeth Lear, PDG du holding « LEAR », ouvre les hostilités par le découpage et
la répartition de son empire financier entre ses trois fils. Lanoye change aussi le sexe des trois soeurs de Shakespeare. Le personnage de Cordélia devient
l’idéaliste Cornald, fils cadet et félon du clan qui, après son refus de flatter la Reine mère en passe d’abdiquer, s’enfuit dans un pays émergent pour y développer le
concept de micro-crédit. Il s’y fera rouler dans la farine et dépouiller. Ses deux frères, Henri et Gregory, sous influence de leurs épouses respectives, tentent de se
refiler leur génitrice préretraitée comme une patate chaude. La famille s’entredévore alors que l’empire « LEAR » vacille sous les assauts hostiles de la
concurrence, par l’odeur du sang alléchée. Le fidèle Kent, conseiller spécial et exécutant des basses oeuvres familiales tente de faire revenir le fils prodigue
Cornald de son exil tiers-mondiste et de sauver ce qui peut encore l’être. Comme dans les royaumes putrides du grand Will, la déchéance morale n’épargne
personne, surtout pas les liens filiaux ou fraternels. Seul un reste d’amour bâtard survivra…
Chez Lanoye, la tempête est à la fois financière et climatique. Les cadavres « suicidés » sont ramassés aux pieds des tours de verre tandis que le climat détraqué
fait rugir un ouragan apocalyptique sur la métropole en perdition, événement retransmis en direct et en boucle par les médias électroniques. Elisabeth Lear, reine
post-moderne démente, errant dans la tempête urbaine avec son factotum Oleg, trouve refuge sous un abribus où elle croise le chemin de Thomas, toxicomane
illuminé en descente infernale. La tragédie se dénoue au sommet du gratte-ciel de verre de la société « LEAR », au bord d’un précipice plus vertigineux encore que
les falaises de Douvres. Le fidèle Kent, rendu aveugle suite à un coup de folie du fils ainé Lear, vacille, les pointes de pieds au-dessus du vide urbain. Mais la chute
sera celle de Cornald, l’innocent sacrifié. La vieille Reine déchue de tout, à qui on a rendu le cadavre de son fils disloqué, dénude son sein et tente vainement de
l’allaiter pour le ramener à la vie. La tempête, grand nettoyage de conscience et purification des turpitudes collectives, révèle la famille Lear à elle-même, jusque
dans ses secrets les plus enfouis. La noirceur de la tragédie élisabéthaine modernisée par Tom Lanoye a bel et bien survécu à son voyage dans le temps. |
Durée : 120 minutes |
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Infos pratiques
Du 8 au 19 janvier 2019 |
spectacle à 20h15 sauf le mercredi à 19h30 |
Théâtre National - Grande Salle
Bd Emile Jacqmain, 111-115
1000 Bruxelles
02/203.53.03 |
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Agenda:12476 Spectacle:12572
Les prochaines représentations :
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