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Jalousie en trois mails


Jalousie en trois mails

Le spectacle en détail

L'avis de Delphine

Tant les dialogues, la mise en scène que les textes sonnent justes. Les actrices sont bouleversantes de sincérité et permettent à chacune d'entre nous, de se retrouver à un moment ou à un autre, dans les paroles ou les atitudes. Ca nous permet, sur le ton de l'humour, de nous remettre quelque peu en question. Je pense néanmoins que la gente masculine est peut être un peu moins réceptive à cette pièce...
Posté le 25-03-2010

L'avis de Deashelle

Une avocate d’âge mûr intelligente et sensible, une femme fatale architecte -la vamp irrésistible et blonde en robe noire, chignon sensuel et bouche peinte se refermant sur une éternelle cigarette dans un penthouse de rêve, et l’étudiante bouddhiste en jeans, végétarienne. Trois générations. Elles habitent le même immeuble. Epouse ou maîtresses, elles partageront inéluctablement les palpitations et les affres de la jalousie pour le même homme. Ce Lazlo, est omniprésent dans leur monde intérieur mais absent de la scène, sauf qu’il circule, habilement entre les étages, insaisissable. Les empoignades se font à coup de mails, de véritables argumentaires pleins de fiel, de poison et de verve : tour à tour des salves de perfidie, de désespoir, d’amour passionné tombent avec fracas dans les maibox. Les textes sont beaux, du Sacha Guitry version féminine. La rivalité entre ces femmes révèle en chacune la mesure de leur passion pour le même homme et la douleur insupportable de l’abandon. Pas de clichés, un crescendo de souffrance et de violence, boomerangs verbaux, bombes de détresse et de sarcasmes vengeurs. Les monologues se croisent et se répondent sans jamais réellement communiquer entre eux, chacune se croyant pathétiquement à l’abri dans sa bulle, jusqu’au dernier moment, à l’abri dans la croyance folle d’être aimée. Mais les déconvenues sont d’autant plus cruelles, jusqu’à friser le suicide. L’une lit avec effroi le texte qu’elle vient de recevoir, l’autre livre ses pensées aux fenêtres ou s’adresse virtuellement à sa rivale, l’une lit son texte en l’écrivant rageusement, chaque fois l’émotion est au paroxysme mais pas de confrontation réelle, ni de bagarre, le sentiment n’en est que plus aigu. La voix de " l'autre" est prisonnière de l'écrit, comme un moustique coincé dans un microscope. C’est donc le verbe qui se charge de la vérité de l’émotion. Et de l’évocation des ravages du temps… mais les femmes, statistiquement, ne sont-elles pas gagnantes ? D’un bout à l’autre, la jalousie est disséquée avec brio jusqu’à la scène finale où paradoxalement il sort une véritable surprise rhétorique voluptueuse. Exaltation. Vive l’intelligence … Le spectacle est aussi dans la salle : des spectateurs masculins, totalement inconscients des dangers des relations extraconjugales ont les yeux qui brillent, le sourire flottant, et se trémoussent d’une fesse sur l’autre. J’en ai vu saisir leurs accoudoirs et se lever à demi, transportés par le bonheur imaginaire de se sentir Lazlo – quelle erreur! – et des femmes soupirer d’aise quand à son tour la maîtresse, femme fatale « tombe »… Rosalia Cuevas, Carole Weyers et Cloé Xhauflaire sont toutes trois, solaires!
Posté le 22-10-2010
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