Eric Weiss est écrivain.
Alors que ses premiers livres n’ont connu qu’un succès d’estime, son dernier-né, Brooklyn Boy, vient d’intégrer la liste des best-sellers.
Largement autobiographique, son roman raconte son enfance, son quartier, la communauté juive qui l’a vu naître et qu’il fuit depuis longtemps.
Mais toute médaille a son revers.
Pendant sa tournée promotionnelle, alors qu’il devrait savourer sa gloire naissante, de rencontres en retrouvailles, Eric Weiss se prend de sérieuses gifles morales qui vont être pour lui une révélation sur lui-même, une véritable prise de conscience.
Avec une écriture pointue et pleine d’humour, l’auteur américain Donald Margulies explore, avec finesse et tendresse, les sentiments.
Entre besoin d’amour et désir de reconnaissance, à travers les cinq rencontres qu’il fait vivre à son personnage, il souligne habilement l’importance d’accepter ses racines, d’admettre que c’est sur elles que se fonde toute notre personnalité.
Pour la première fois depuis longtemps, Éric revoit son père (Armand Delcampe), un marchand de chaussures bougon et acide.
Entre eux, le dialogue n’a jamais existé.
Incompréhension, silences, reproches, ils n’ont jamais su se parler ni encore moins se comprendre.
Et ce n’est pas cette visite au vieil homme mourant qui résoudra le mal-être d’Éric, mais c’est peut-être le premier pas qui le conduira vers l’acceptation de soi et lui permettra de retrouver une certaine sérénité intérieure.
Ira Zimmer (épatant Freddy Sicx), l’ami d’enfance, perdu de vue depuis vingt ans, l’ex-épouse aigrie (Catherine Conet), une fan (Déborah Amsens) devenue coup d’un soir, une productrice (pétulante Rosalia Cuevas) et son acteur fétiche (Julien Lemonnier) seront les cinq autres étapes de cette quête identitaire.
D’une originalité plaisante, qui permettra de changer de lieu en un clin d’œil, le plateau pivotant (scénographie de Lionel Lesire) est fermé par un fin voile sur lequel seront projetés des vidéos de vie urbaine américaine.
Vue lors de sa création au Festival de Spa, la mise en scène d’Armand Delcampe nous a semblé parfois un peu statique dans certains tableaux, faisant d’Eric Weiss un personnage renfermé, gauche.
S’il est en plein désarroi, totalement paumé, complètement entravé, cet immobilisme (forcé ?), ce manque d’expressivité gestuelle contrastent fortement (trop ?) avec par exemple l’exubérance envahissante d’Ira.
Est-ce pour brider Richard Ruben de la fougue et des mimiques qu’il adopte dans ses one-man-show ?
Ces questions (encore sans réponses) sur une mise en scène qui, on nous l’annonce, sera un peu resserrée avant les représentations à l’Atelier Jean Vilar, n’enlèveront rien à la qualité d’un texte émouvant, touchant, et tout en nuances.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 07-08-2015
Festival Royal de Théâtre de Spa
Présentation du spectacle :
Résumé : Eric Weis est un romancier d’une quarantaine d’années. Sa carrière décolle et son dernier ouvrage est un best-seller mondial. Il se rend alors au chevet de son père mourant et lui apporte son roman, le roman inspiré de sa vie : « Brooklyn Boy ». Il attend son approbation.
L'affiche :
De Donald Margulies
Avec Armand Delcampe, Richard Ruben, Freddy Sicx, Catherine Conet, Déborah Amsens, Rosalia Cuevas, Julien Lemonnier
Eric Weiss est écrivain.
D’une originalité plaisante, qui permettra de changer de lieu en un clin d’œil, le plateau pivotant (scénographie de Lionel Lesire) est fermé par un fin voile sur lequel seront projetés des vidéos de vie urbaine américaine.
Eric Weis est un romancier d’une quarantaine d’années. Sa carrière décolle et son dernier ouvrage est un best-seller mondial. Il se rend alors au chevet de son père mourant et lui apporte son roman, le roman inspiré de sa vie : « Brooklyn Boy ». Il attend son approbation.
