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Notre critique de Blackbird

Blackbird Une pièce vide, une lourde porte coulissante…
Un homme, une femme…
Un huis clos intense…
L’auteur écossais David Harrower met face à face Una et Ray quinze ans après…
Ils se sont connus, fréquentés, aimés.
Ils ont fui, ils ont baisé.
Ils ont été séparés, jugés, condamnés.
Elle avait 12 ans et lui bien plus.

Derrière ce résumé abrupt se cachent pourtant des non-dits, des souffrances, des sentiments, des regrets…
David Harrower ne prend pas position, il explore les tréfonds de l’âme, ses méandres et ses tourments.
Rien ne nauséabond ici, juste deux histoires, deux existences qui ont, trois mois durant, cheminé ensemble.

Sans cesse sur le fil du rasoir, ils sont tendus, angoissés.
Elle l’a retrouvé par hasard, grâce à un cliché de presse.
Il a changé de ville et de nom après six années de prison.
Il est réticent, elle est agressive.
Elle crie sa colère et sa hargne pour la vie qu’elle a mené, montrée du doigt dans son quartier et à l’école, l’opprobre subi, l’incompréhension de ses proches.
Il raconte l’enfer de la prison et les sévices endurés.
Les mots claquent, les phrases dévoilent.
Petit à petit, chacun d’eux se met à nu et le passé se dessine.
Loin des grandes manchettes des quotidiens, loin des jugements tout faits et bien séants, l’écriture habile de David Harrower nous propose deux visions. Intelligemment il lie les propos, il trace le contour flou des vérités personnelles, il rapproche les perceptions et le vécu de l’un et de l’autre.
Difficile de condamner ou d’absoudre et surtout impossible de rester sourds à leurs souffrances.

Par son texte, Blackbird vous empoigne par le cœur, vous enserre les tripes, vous rive à votre siège.
Sobres, puissants, fragiles, Jérôme de Falloise et Sarah Lefèvre sont victimes et bourreaux.
Hésitations de langage dans le stress ou l’aveu, lèvres tremblantes, poings serrés, épaules affaissées de lassitude, tout y est.
Il paraît vulnérable, craintif. 
Elle est pleine de violence trop longtemps contenue.
Elle tient difficilement en place, mais ne se laisse pas approcher.
Il est presque figé dans l’effroi.
Ambiance sombre (amplifiée par la bande sonore de Live Wim Lots), malaise palpable, tragique folie, Blackbird est un immense et bouleversant moment de théâtre.  
Il nous plonge très profondément dans une humanité rarement évoquée, que l’on pourrait juger macabre ou odieuse, mais qui résonnera encore longtemps en nous et fera vaciller notre normalité bien-pensante à l’éclairage de cette vérité poignante.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 05-03-2014
Théâtre de la Vie
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Blackbirdtitre>Una retrouve la trace de Ray, l’homme avec qui elle a vécu sa première histoire. Elle a fait près de 700 kilomètres pour le revoir sur son lieu de travail. Lui a changé de nom, de ville, de métier, de vie. Elle est restée « là-bas », elle revit ce passé tous les jours.
L'affiche :
Texte : David Harrower / Traduction : Zabou Breitman et Léa Drucker
Avec : Jérôme de Falloise et Sarah Lefèvre
du Collectif Impakt

Les prochaines représentations :

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