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Notre critique de La folle de Chaillot

La folle de ChaillotPour son dernier texte, écrit en 1942-43, Jean Giraudoux fait figure de visionnaire en signant cette allégorie quasi prophétique.
Conçue en pleine seconde guerre mondiale, La Folle de Chaillot esquisse déjà l'avenir et ses futurs conflits économiques, la loi du profit, l’ultralibéralisme à outrance et le déni de toute justice sociale.
La pièce, composée de deux actes, entrecoupés par l’entracte, commence sur la terrasse de Chez Francis.
Les clients (Yves Larec, Romain Barbieux, Bruno Georis, Jean-Philippe Altenloh), des hommes d’affaires (forme polie de margoulins), montent un nouveau coup fumant (fumeux ?).
Ils veulent éventrer Paris et rechercher dans son sous-sol du pétrole.
Isolés dans leurs complots, ils snobent, dénigrent et foulent aux pieds, les petits, les humbles, du chiffonnier (impeccable Jean-Claude Frison) au vendeur de lacets, de la chanteuse des rues au jongleur muet (épatant Gauthier Jansen).
Mais peut-on sans vergogne manipuler, abuser, et spolier, sans risquer le moindre retour de bâton ?La folle de Chaillot

Aurélie, la Folle de Chaillot (formidable Lesly Bunton) décide de mener la fronde et de libérer son quartier de cette chienlit envahissante.
Cette mise en bouche, bien nécessaire pour poser l’intrigue parait un peu longuette.
Même si on y apprécie l’originalité des tenues et les comportements savoureusement typés du petit peuple de Chaillot, le propos reste un tantinet indigeste.
Mais ne profitez pas de l’entracte pour quitter la salle et ne pas revenir.
Vous manqueriez le meilleur.

Le second acte s’ouvre sur une cave, sombre et brumeuse, l’antre de la Folle de Chaillot.
Elle a imaginé un moyen pour se débarrasser des exploiteurs, mais dans un certain esprit de démocratie, elle ne veut pas être la seule à décider de leur sort.
En rouge et noir, dans un costume très pirate, elle réunit autour d’elle ses amies (Manuela Servais, Françoise Oriane et  Isabelle Paternotte), figures emblématiques et truculentes d’autres faubourgs parisiens pour un procès en bonne et due forme.
Ludwig Moreau signe le doublé scénographie-costumes en créant pour les quatre folles des tenues particulièrement délirantes.
La folle de Chaillot
Cet aspect délicieusement kitch, cette poésie fantasmagorique se révèleront être un écrin idéal pour le dynamisme fantasque et inspiré de Jean-Claude Idée (à la mise en scène).
Si on reproche le côté trop sérieux du premier acte, on appréciera l'extravagance contagieuse de La folle de Chaillot, une femme qui ose, qui prend des risques pour offrir à tous, généreusement une part de bonheur.
Et comme lui fait dire Giraudoux,  Il suffit d'une femme de sens pour que la folie du monde sur elle se casse les dents !.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 19-11-2009
Théâtre Royal du Parc
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Présentation du spectacle :
Résumé :
La folle de Chaillottitre>La folle de Chaillot est la pièce testamentaire de Giraudoux. Il y reprend tous les thèmes qui lui sont chers, avec une franchise totale.
L'affiche :
de Jean Giraudoux
Jean-Philippe Altenloh, Yves Larec, Romain Barbieux, Stany Mannaert, Jean-Claude Frison, Gauthier Jansen, Catherine Decrolier, Christian Labeau, Bruno Georis, Lesly Bunton, Michel Poncelet, Manuela Servais, Françoise Oriane, Isabelle Paternotte, Vincent Vanderbeeken, Olivier Cuvellier
Mise en scène: Jean-Claude Idée

Les prochaines représentations :

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