Retour à la page précédente
Retour à la page d'accueil
Nous contacter
Nos pages Facebook 

Notre critique de Garde à vue

Une soirée de réveillon tourmentée
Garde à vue Qui ne connaît pas ce film de 1981 réalisé par Claude Miller et opposant Lino Ventura et Michel Serrault dans un huis clos haletant, presque à couper au couteau.
Quasi best-seller cinématographique, plusieurs fois consacré aux César (meilleur acteur pour Michel Serrault, meilleur acteur de second rôle pour Guy Marchand, du meilleur scénario pour Jean Herman, Claude Miller et Michel Audiard) il ne pouvait donc mettre en branle chez nous qu’une grosse machinerie.
Le Théâtre Le Public et le Théâtre de Namur se sont associés pour financer la production version théâtrale de ce thriller psychologique et lui offrir un décor (signé Philippe Hekkers) réussi d’un commissariat sur trois niveaux où la tension va drôlement monter en cette froide nuit de réveillon où l’inspecteur Gallien (Michel Kacenlenbogen) et le notaire Martinaud (Patrick Descamps) vont s’affronter dans une joute verbale, qui pour l’un est une quête impitoyable de la vérité et pour l’autre une tentative pitoyable de masquer son sort funeste et de sauver les apparences respectables de son statut de notable.
La mise en scène a été confiée à Olivier Massart qui nous offre un travail soigné, soucieux du moindre détail.
La question que l’on pouvait se poser est de savoir si le plaisir délectable du film, la puissance des jeux de mots, la pression qui va crescendo, allait étendre sa magie jusque sur la scène.
Pas vraiment d’inquiétude, cela fonctioGarde à vue nne toujours, la sauce prend, les dialogues restent superbes, les phrases d’anthologies telles Il serait normal que les assassins signalent les crimes. Après tout, ils sont les premiers informés font toujours mouche.
Patrick Descamps en notaire Martinaud est un choix excellent.  L’acteur est tout à la fois fier et rétif, angoissé, mal à l’aise, guère impressionné par la justice, retors, nerveux, agité, effronté, effondré, rageur, ironique, ignoble par instants, tour à tour coupable ou innocent aux yeux des policiers, il est tout en même temps ou quasi.  Il passe d’un comportement à l’autre, avec une fluidité incroyable qui fait presque oublier qu’il joue tant il est convaincant et réaliste.
A ses côtés l'inspecteur Gallien, sous  les traits de Michel Kacenelenbogen, paraît plus débonnaire, presque en retrait, éteint.  Un comportement qui cache un pointillisme flagrant, l’art consommé de la petite phrase assassine, une ruse insidieuse cachée sous une compréhension généreuse du genre humain et de ses différentes déclinaisons. La prestation de Nicolas Ossowski en inspecteur Belmond est plus que plaisante, alternant le côté râleur, bourru et ironique du flic classique avec les débordements brutaux que l’on sait hélas pas si rare que cela.
Garde à vue Laurence d’Amélio a repris le rôle de Chantal Martinaud, tenu jadis par Romy Schneider.  Difficile de juger vraiment de son travail, ses scènes se jouent à l’étage et en fond de scène, on se laissera donc séduire par sa voix rauque aux sonorités bien particulières qui lui donnent un cachet particulier et qui compense parfaitement qu’elle ne soit guère distinguable de loin.
Mais la qualité du texte, des mots et des réparties de Michel Audiard n’ont rien perdu de leur intensité et envoûtent toujours autant.
C’est donc une excellente soirée théâtrale à s’offrir, sans prise de tête à la découverte ou redécouverte d’un chef d’œuvre du genre policier.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 07-03-2008
Théâtre Le Public
Print ou PDFPrint ou PDF
Présentation du spectacle :
Résumé :
Garde à vuetitre>Au cœur de ce huis clos dans les locaux de la Police Judiciaire, une nuit de la Saint-Sylvestre, Jérôme Martineau, notaire, s'escrime contre l'inspecteur Gallien.
Souvent d'une drôlerie cathartique, Garde à vue met en scène une petite bourgeoisie de province dévorée par la médiocrité, sa mesquinerie et son vide humain !
Appelé à témoigner sur le viol et l'assassinat de deux fillettes, le notable cynique et sans histoire se transforme en suspect numéro un.
L'affiche :
De Michel Audiard
Avec Patrick Descamps, Michel Kacenelenbogen, Laurence D'Amélio, Nicolas Ossowski, Pierre Géranio, Alexis Goslain
Mise en scène Olivier Massart

Les prochaines représentations :

Et vous... Qu'en pensez-vous ?
 Recommander Garde à vue ?
Retour à la page précédente
Retour à la page d'accueil
Nous contacter
Retour en haut de la page