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Notre critique de Crever d'amour

Crever d'amour  Frère contre frère, ils se sont battus.
Vainqueur et vaincu, ils sont morts ensemble dans le combat où ils ont entraîné toute la ville.
Tout est détruit.
Sur les ruines fumantes, il faut rebâtir une nouvelle société.
Quelle sera-t-elle ?
Sur quelles bases va-t-elle se fonder ?
Quelle sera l’optique du nouveau leader, plébiscité par le peuple ?
Va-t-il tout balayer ? Respectera-t-il les traditions séculaires ?

À l’heure des révolutions, des guerres fratricides et de l’exacerbation de la religiosité qui, sans cesse, émaillent douloureusement notre actualité, Axel Cornil nous place face à nos propres interrogations (terreurs ?).
Devant une société en violente mutation, opterons-nous pour l’évolution ou le repli frileux ? Existe-t-il peut-être un autre choix ?
Si le jeune auteur puise ses racines dans la tragédie antique, dans la mythique Antigone de Sophocle, il en exhale avec Crever d’amour un texte puissant, virulent, d’une modernité et d’une crudité diablement efficaces.

Véritable brûlot de révoltes et d’émotions, Crever d’amour est porté à la scène par Frédéric Dusenne qui nous en propose une lecture à multiples niveaux et toute en contrastes.
Il situe l’action quelque part en Afrique et fait appel à des comédiens burkinabés, venus en droite ligne ‘du pays’ ou issus de la diaspora.Crever d'amour
Dans l’africanité de sa distribution, Ismène, la sœur d’Antigone est Salomé Crickx, comme pour mieux marquer peut-être le fossé entre la vieille Europe et la bouillonnante Afrique ?
Dans le dialogue, il crée aussi des échelons. 
La diction impeccable des notables, le babil, hélas peu compréhensible, du bas peuple (incarné par Evariste Ouili et Issaka Topsoba) et le mutisme rageur (dansé) de la jeunesse.
À même le sol nu ou sur le plateau totalement vide, si l’on excepte le micro destiné aux tribuns, chaque geste est contrôlé, mesuré, contenu, presque retenu parfois, laissant la place à la force des regards et au poids des silences (mais n’échappant pas à une certaine impression de répétition).
Frédéric Dusenne interpelle ainsi, sans cesse l’imagination et la perception du spectateur, principalement pour capter le sens et la portée des expressions dansées du chœur des jeunes, chorégraphié par Serge Aimé Coulibaly.
Si certaines de ces pauses sont de vraies bouffées d’oxygène pour reprendre pied devant tant de passions exacerbées, d’autres semblent longues et donc lassantes.
Derrière ce jeu par trop étiré, on préférera retenir l’incisif, la contemporanéité et l’acuité des mots d’Axel Cornil, servis brillamment par le talent et l’implication des interprètes (dont Virgile M’Fouilou, un Créon magistral et Consolate Sipérius une Antigone très nuancée).

Muriel Hublet
Spectacle vu le 17-10-2015
Rideau de Bruxelles
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Crever d'amourtitre>Dans un pays d'Afrique noire, au lendemain de la guerre civile, un nouveau pouvoir tente de s'imposer. Au nom de la modernité, il fait table rase de l'ancien régime, des croyances traditionnelles et séduit une jeunesse avide de jouissance et de liberté. Une adolescente refuse ce déni d'histoire. Elle veut redonner la parole aux morts. Elle s’appelle Antigone.
L'affiche :
Écriture Axel Cornil
Avec Salomé Crickx, Virgile M’Fouilou, Evariste Ouili, Consolate Sipérius, Issiaka Tapsoba, Jérémie Zagba.
Le Choeur Nathan Damna, Trestin Darkwa, Mohamed Gadio, Benjamin-Frédéric Gisaro, Néhémie Lusakumunu, Maxime Mutshipay.
Mise en scène Frédéric Dussenne
Chorégraphie Serge Aimé Coulibal

Les prochaines représentations :

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