Loin des yeux… Sans bruits, sans cris, sans querelles, Marie quitte Paul et laisse derrière elle une lettre d’adieu.
Entre les lignes, on sent qu’elle l’aime encore, mais d’un amour meurtri par la routine, flétri par manque de soins et d’attentions.
En pleine crise identitaire, Marie part pour se trouver, pour se retrouver.
Resté seul, Paul, le cœur brisé, se désespère et recherche la plus infime trace de l’absente. Près du cœur… Marie et Paul vont coucher sur papier les mots qu’ils ont toujours tus.
Véronique Olmi, au travers de cet échange épistolaire, nous dresse deux portraits attachants, contemporains et intemporels.
Au-delà des raisons d’une séparation, elle explore la profondeur des sentiments, la difficulté de tirer un trait définitif.
Chaque courrier est un message court, mais chargé d’intensité et d’émotion.
La mise en scène de Philippe Beheydt, toute à la fois pleine de poésie et de sensibilité, laissant crier les silences et pleurer les cœurs, est nerveuse, sans temps morts, au rythme de l’impatience de Marie et de Paul d’avoir des nouvelles l’un de l’autre.
Sa scénographie est plus qu’épurée, seuls quelques panneaux de papier, sortes de lettres chiffonnées marquées de fissures comme celles qui lacèrent l’amour qui a uni les deux amants, et quelques accessoires emplissent le plateau.
Un dépouillement judicieux qui recentre sur le jeu des deux comédiens.
Philippe Beheydt s’est adjoint Adia Panteleeff, professeur de tango, pour prolonger au travers de la musique et de la danse l’expressivité des sentiments que développent avec beaucoup de brio Cécile Vangrieken (Marie) et Laurent Bonnet(Paul).
Captivant, prenant et intense, Une séparation nous offre outre l’excellent travail de toute une équipe, un véritable ballet d’émotions, fait d’approches et d’esquives, d’amours et de reproches, de tendresse et de larmes, d’espoir et de désespoir, de solitude et de poésie… La vie tout simplement ?
Muriel Hublet
Spectacle vu le 17-11-2011
Théâtre du Méridien
Présentation du spectacle :
Résumé : « Cela va vite une séparation. Il suffit d’un mot pour défaire des mois, des
années d’amour, c’est comme dynamiter sa maison, on craque une allumette et
tout s’effondre. Etrange que ce soit si simple de se quitter. Etrange qu’il n’y ait de
procédure que pour les gens mariés. »
Loin des yeux…
« Cela va vite une séparation. Il suffit d’un mot pour défaire des mois, des
années d’amour, c’est comme dynamiter sa maison, on craque une allumette et
tout s’effondre. Etrange que ce soit si simple de se quitter. Etrange qu’il n’y ait de
procédure que pour les gens mariés. »
