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Notre critique de Le Banc

Paul (Jacques Van den Biggelaar) et Vladimir (Luc Gilson) sont pianistes.
Ils se sont vu offrir une retraite musicale au Tyrol pour préparer leur prochaine tournée internationale.
Ce séjour, censé les requinquer et leur permettre de mettre au point les différents morceaux de leur programme, va tourner à l’aigre.
Duettistes depuis vingt ans, ils ont accumulé autant d’heures de vie commune en travaillant ensemble  que bien des vieux couples.
Et tout comme dans toute scène de ménage, tout y passe, tout y est décortiqué avec beaucoup d’ironie et de causticité.
Et vas-y que je te reproche de bomber le torse en saluant.
Je te boude na : Tu as osé t’accaparer l’attention d’un chef d’orchestre.
Je hais ta manière de surgir sans raison dans ma chambre d’hôtel et de tout vérifier et mesurer, jusqu’au confort de mon lit.
Je te déteste pour m’avoir comparé à du vulgaire ciment en parlant de notre collaboration.

Ils sont odieux, mesquins, revanchards, jaloux et envieux.
Les dialogues de Gérald Sibleyras sont piquants, féroces et délicieusement savoureux.
Son idée de faire un parallèle entre la sensation d’étouffement, de perte de son espace vital, principalement ressentie par Vladimir et la vision de leur banc (leur siège de concert) en train de rétrécir au fur et à mesure que le ressentiment et les frustrations croissent est bien imaginée et surtout joliment visuelle.

Pourtant si tous les ingrédients semblent réunis sur papier pour avoir un bon spectacle, la sauce ne prend jamais vraiment.
On s’amuse, on rit, mais on a sans cesse le sentiment dérangeant de louper quelque chose, qu’il y aurait moyen d’aller plus loin, d’avoir plus.
Impression ? Sensation ? Réalité ?
Difficile de se prononcer.
Le jeu des acteurs est bon, le texte est drôle et incisif, les costumes sont soignés, le décor épuré, mais étrangement on est comme spectateurs d’un match de ping-pong chaudement disputé.
Les échanges sont vifs. 
Chacun smashe ses répliques avec violence et agressivité, tout en glissant de subtiles et dévastatrices amorties qui font perdre pied à l’adversaire.
Le duel est intéressant et captivant, mais vous avez des places pour le troisième balcon et de là difficile de tout apprécier, de tout percevoir, de tout décortiquer.

Reste donc la thématique du spectacle qui vaut le détour pour son originalité et son côté interpellant et burlesque.  A l’instar de Paul et Vladimir, peut-être devions-nous, nous aussi, faire une salutaire retraite et y  méditer sur le poids de la routine, l’exacerbation de la promiscuité forcée et apprendre à défaut de tolérance à communiquer à temps, avant qu’il ne soit trop tard et que notre banc personnel se réduise en peau de chagrin

Muriel Hublet
Spectacle vu le 12-10-2011
Centre Culturel des Riches-Claires
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Le Banctitre>Vladimir Zkorscny et Paul Letellier forment un duo de piano à quatre mains. Depuis presque 20 ans, ils sont assis, très proches, sur un petit banc d’à peine 1 mètre 10. Fugueurs en altitude, les deux compères ont pris villégiature dans un chalet du Tyrol prêté par la production afin de répéter dans d’excellentes conditions le concert qu’ils vont donner prochainement au Japon.
L'affiche :
De Gérald Sibleyras
Avec Luc Gilson et Jacques van den Biggelaar
Mise en scène de Victor Scheffer

Les prochaines représentations :

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