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Notre critique de Ceux qui marchent dans l’obscurité

Ceux qui marchent dans l'obscuritéAprès Hanokh’s Cabaret et son énergique et rafraîchissant cynisme, Lara Hubinont, Edwige Baily, Grégory Carnoli, Annette Gatta, Renaud Van Camp et Julien de Borman nous convient, avec l’aide d’un nouveau complice Vincent Lécuyer, à un autre rendez-vous tout aussi grinçant, à un voyage en Absurdie dérangeant, déroutant et interpellant.
Ceux qui marchent dans l'obscurité est l’errance nocturne de trois hommes.
Dans une sorte de quête existentielle, une plongée en eux-mêmes, à l’écoute de leur passé, de leurs peurs, de leurs désordres intérieurs, ils vont, le temps d’une nuit, se télescoper les uns aux autres, rencontrer des personnages étranges (peut-être même Dieu, qui sait ?), écouter la voix de leur conscience, celles des aïeux, celles des êtres aimés.
En sortiront-ils différents ?

Lara Hubinont, à la mise en scène, et Aurélie Borremans, à la scénographie, ont audacieusement et brillamment transformé totalement l’Atelier 210, recréant rues, chambres, cimetière, palissades…
Le public est disséminé dans le décor et devient pan de mur, immeuble ou rangée de maisons entre lesquels se déplacent les protagonistes.
Proximité, frôlements, confidences, intimité de l’obscurité, sonorités aigrelettes de l’accordéon, complicité, mélange des genres, inventivité tout est réuni (avec brio) pour surprendre, étonner et offrir un spectacle original et captivant.
Hanokh Levin a écrit son texte alors qu’il valsait déjà dans une étreinte macabre avec son cancer. Pertinents, amèrement lucides, ses mots jonglent avec le drame, l’audace, l’outrancier, le glauque, l’humour jubilatoire et la noirceur caustique.
Denses, nerveux, complexes, ils s’enroulent, ils enlacent, ils enferment, ils glacent. Un peu comme un chirurgien armé de son scalpel, le spectateur doit couper, trancher, fouiller au plus profond pour saisir l’essentiel.
C’est peut-être ce qui sera le plus difficile à certains.
Joué dans la pénombre ou à la lumière des lampes de poche, Ceux qui marchent dans l'obscurité est fait d’aller-retour, fait intervenir 36 personnages, interprétés par six comédiens, et entrecroise plusieurs destins. Chaque tirade, chaque sentiment évoqué, chaque non-dit, chaque sous-entendu ont leur importance et nécessitent une attention quasi constante (pendant 1h45).Ceux qui marchent dans l'obscurité
C’est peut-être là que la superbe du dispositif scénique produit de petits ricochets probablement imprévus.
Le son se répand différemment dans la salle et certaines répliques ne sont pas toujours parfaitement audibles selon la position du spectateur. De même, en le dispersant dans le décor, l’effet de masse, la réactivité d’ensemble s’estompe et les moments d’humour bel et bien présents dans la pièce ne sont pas systématiquement perçus comme de vraies oasis (déclencheurs de rires) dans cette épopée initiatique, mais prennent parfois l’aspect de simples goulées d’air frais.
Deux petits bémols qui ne doivent certainement pas vous empêcher de découvrir Ceux qui marchent dans l'obscurité.
Un spectacle qui vaut le détour tant pour l’énergie de sa mise en scène, la créativité de sa scénographie que par l’interprétation de ses comédiens :
Edwige Baily (saisissante en mère agonisante), Grégory Carnoli (le père, Dieu…), Julien de Borman (l’accordéoniste), Annette Gatta (captivante narratrice), Vincent Lécuyer (complexe, truculent et énergique) et Renaud Van Camp (sincère et juste en homme tourmenté et à la recherche de lui-même).

Une excellente création théâtrale de plus à mettre au crédit de l’Atelier 210.
Dommage que talent et reconnaissance publique n’aillent pas de paire et que le spectateur innocent en soit victime en voyant la saison 2012-2013 de l’Atelier 210 réduite à peau de chagrin.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 14-06-2012
Atelier 210
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Ceux qui marchent dans l’obscuritétitre>Les générations futures ne demanderont rien. Elles ne se souviendront même pas que nous avons existé.
L'affiche :
texte Hanokh Levin
avec Edwige Baily, Grégory Carnoli, Julien de Borman, Annette Gatta, Renaud Van Camp, Vincent Lecuyer
mise en scène Lara Hubinont
spectacle de la cie Ceux qui marchent

Les prochaines représentations :

Et vous... Qu'en pensez-vous ?
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