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Notre critique de Hors-la-loi

Un western… pas tout à fait
Hors-la-loi et western sont deux mots qui se retrouvent associés dans beaucoup d’esprits.
Un ranch sous la neige,  une étendue désertique peuplée de quelques cactus, une horde d’Indiens sur le sentier de la guerre, des fusillades, un trappeur à la Davy Crockett, un chasseur de bisons à la Buffalo Bill, la ruée vers l’or, Lucky Luke, John Wayne, Blueberry, Le Dernier des Mohicans, Billy the Kid, Jesse James ou OK Corral, les yeux fermés, chacun s’en fait son propre cinéma.
C’est au fil de nos lectures, à longueur de film, que nous nous sommes forgé nos idées, nos images d’Épinal.
Régis Duqué nous a concocté un texte drôlement bien ficelé.
Entre hommage et pastiche, il reprend tous les standards et les dé-re-structure.
Il convie sur scène cinq personnages emblématiques du genre.
Le cow-boy, héros vertueux aux qualités irréprochables est personnifié par Hervé Piron.
D’une raideur compassée, ses gestes lents et mesurés, son phrasé bref le transforme en un impeccable poor lonesome cowboy .
Le vilain, sous les traits d’un Eno Krojanker très enjôleur, a l’élégance gouailleuse du Butch Cassidy de Paul Newman.
François de Saint-Georges est l’incarnation même du Pied-Tendre imaginé par Goscinny et dessiné par  de Morris.
Yasmine Laassal se glisse dans la peau de l’institutrice. 
Généralement discrète, moralisatrice, mais courageuse, la jolie brunette de service a ici hérité du langage de Calamity Jane.
Fanny Hanciaux incarne la fille de joie au grand cœur qui porte sur le monde un regard drôlement pertinent.
Le décor de Charlotte Bernard préfigure les trottoirs de bois de Body, la ville où il ne se passe jamais rien, mais aussi la piste de danse du saloon local, la terrasse d’une maisonnette ou les barreaux de la prison.  Sobre et très fonctionnel, il fait appel à l’imagination du spectateur.
De même, ses costumes dans l’esprit western, mais pas tout à fait.
C’est ce pas tout à fait qui fait Hors-la-loi.
Les codes du genre sont là, mais pas tout à fait.
Le scénario est très proche, mais pas tout à fait.
Les personnages sont fort semblables, mais pas tout à fait.

Celui qui espère un récit endiablé, des duels, des baisers torrides, des combats féroces, des héros purs et durs, des demoiselles en détresse risque la déception.
Le rythme lent, volontairement réflexif, entrecoupé de square dance, imprimé par la mise en scène de Jérôme Nayer, permet de savourer le piquant des situations et du dialogue et de percevoir la finesse d’un texte finement et intelligemment conçu.
Western et Phèdre, tendresse et truculence, clichés et contre-emploi pléonasmes et surprises,  Hors-la-loi est un petit ovni théâtral, une de ces savoureuses pépites qui surprendra et séduira celui qui poussera la porte de l’Atelier 210 sans préjugés et en oubliant tous ses classiques.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 18-12-2010
Atelier 210
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Hors-la-loititre>Comment représenter un western au théâtre ? Est-ce qu’il y aura des flingues ? Des buissons décharnés qui traversent Main Street en roulant sous un vent brûlant et ensablé ? Des yeux bleus dans des gueules toutes sales, ravinées par le tord-boyaux ? I bet so, God damn’it !
L'affiche :
Création : Régis Duqué, Jérôme Nayer
avec : François de Saint-Georges, Fanny Hanciaux, Eno Krojanker, Yasmine Laassal, Hervé Piron
scénographie & costumes : Charlotte Bernard

Les prochaines représentations :

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