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Notre critique de La cerisaie

La cerisaieLa Cerisaie est une peinture délicate, un peu comme un tableau de Renoir, une vue romantique d’une époque, d’une fin de siècle.
Tchekhov peint par petites touches le retour d’une famille sur les lieux de l’enfance.
Dans le cœur de chacun vivent des souvenirs magnifiés, mais les aléas de la vie les ont ramenés à La Cerisaie pour lui dire adieu, la voir quitter le patrimoine familial, être vendue et détruite.
Daniel Scahaise et son Théâtre en Liberté nous entraînent à leur suite à la rencontre de Lioubov la mère (l’excellente Hélène Theunissen) détruite par la mort de son fils, ruinée par un amant sans vergogne , un comportement insouciant  et une gestion financière déplorable et de Lopakhine (Jean-Henri Compère) l’ancien moujik devenu si riche qu’il peut acheter la demeure des anciens maîtres, la démolir et la transformer en lotissements rentables.

Le travail de mise en scène de Daniel Scahaise, le soin et l’imagination apportés aux costumes et aux décors créent bien plus qu’une ambiance ou une atmosphère.
Le texte de Tchekhov exhale ainsi au fil des saisons du récit des effluves printaniers gorgés d’espoirs, la fraîcheur vive d’une rivière qui emporte avec elle un passé à jamais aboli, le crissement des feuilles mortes d’automne qui voilent une mélancolie existentielle et la peur d’un avenir bien incertain.

Même les personnages dit secondaires prennent un relief attachant et une personnalité.
Ainsi, Léonid (Bernard Marbaix) le frère de Lioubov est un peu comme un grand enfant sans cesse  materné ou grondé par Firs (l’épatant Jaoued Deggouj) le vieux valet  bougon et familier, Varia (Sylvie Perederejew) la fille adoptive de Lioubov, Epikhodov le comptable maladroit et attendrissant (joliment interprété par Christophe Destexhe),  la jeune  Ania (Julie Lenain) éprise de  Trofimov (Stéphane Ledune) l’étudiant philosophe,  Pichtchik (Laurent Tisseyre) le voisin impécunieux, la gouvernante allemande (Delphine Bertrand), la naïve femme de chambre (Dolorès Delahaut), le domestique roublard et dragueur (Bernard Gahide).La cerisaie

Impossible de ne pas apprécier cette alchimie insaisissable, cette magie invisible qui séduit le spectateur et l’emporte dans un récit sensible et profondément humain.
Daniel Scahaise et son Théâtre en Liberté explorent, avec beaucoup de brio,  pendant deux heures vingt délicieuses et prenantes, émotions et sentiments, détresses et tourments.  Ils font de cette Cerisaie un des incontournables du moment.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 28-01-2011
Théâtre des Martyrs
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Présentation du spectacle :
Résumé :
La cerisaietitre>Quatre tranches de temps réel, faussement simples. Une par saison. La symphonie nocturne et blanche, en quatre mouvements, d’un long adieu à la Cerisaie telle que chacun l’a aimée.
L'affiche :
D'Anton Tchekhov
avec Delphine Bertrand, Jean-Henri Compère, Jaoued Deggouj, Christophe Destexhe, Bernard Gahide, Stéphane Ledune, Julie Lenain, Sylvie Perederejew, Laurent Tisseyre, Hélène Theunissen…
Mise en scène : Daniel Scahaise

Les prochaines représentations :

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