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Notre critique de Les Damnés

Rimbaud, Verlaine, deux grands noms associés de la littérature française.
Deux monstres sacrés !
Mais derrière leurs vers, derrière leurs poèmes se cachent deux esprits torturés, deux hommes en quête d’amour et d’identité.

Emportés dans un maelstrom infernal, secoués et ballotés par l'existence, par leurs obsessions et leurs délires artistiques, à force de se cogner à leurs propres limites, leurs âmes se sont blessées et brisées,  leurs corps ne sont devenus que souffrances.
Le texte de William Cliff, en piochant dans quelques bribes de leur histoire commune, les présente d’une manière plus intime, plus personnelle, et fait du public le spectateur privilégié de ces quelques instants, comme précieusement dérobés, imaginés par une plume inventive, pudique et respectueuse ces deux immenses poètes.
Il nous propose une vision de leur relation comme reflétée par une boule à facettes. Il nous offre des images fragmentées, démultipliées qui deviennent de petites touches fascinantes, flamboyantes, chatoyantes
Il les surprend à Londres et nous fait vivre leur vie misérable, leurs crises de jalousie, les tergiversations de Verlaine tiraillé entre sa famille et son jeune amant.
De même, il présente un Rimbaud au visage d'ange et à l'esprit torturé, taraudé par des vues supérieures.
Le gamin lumineux aux semelles de vent et le sédentaire contrarié s’attirent et se repoussent dans une valse lente, superbe, languide, poussés par un seul idéal : la poésie.
La mise en scène de Dolorès Oscari et la scénographie de Dominiq Fournal amplifient cette impression de révéler un mystère, de nous autoriser à découvrir quelque chose d’unique et précieux.
Une toile d’étamine, support visuel au montage d’images de Bernard Blave, sépare plateau et salle pendant le premier quart de la pièce, est aussi le voile qui va se déchirer pour mieux nous plonger dans l’intimité des deux hommes.
Sur scène, volontairement comme froid et détaché, Frank Dacquin accompagne, éclaircit, précise ou souligne, à merveille, les moments que nous font vivre Verlaine et Rimbaud.

Le premier, sous les traits de Paul Van Mulder laisse parfaitement percevoir trouble moral et atermoiements.  Seul un petit sourire d’aspect narquois en gâche parfois l'intensité.
Grégoire Fasbender nous offre une interprétation sans failles de Rimbaud, avec notamment un superbe tableau de folle errance de l’esprit.

Les damnés se révèle donc un texte captivant et prenant, une rencontre séduisante avec deux grands messieurs de la poésie, une plongée tout en puissance et en profondeur, au travers de la langue riche et féconde de William Cliff, dans la vie, l’amour et l’absolu.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 26-01-2010
Poème 2
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Les Damnéstitre>Cliff écrit des épisodes (et leurs conséquences) de l’existence de Rimbaud et Verlaine, ensemble ou séparés, en Angleterre et en Allemagne. Une forme classique au service d’une modernité absolue.
L'affiche :
de William Cliff
Avec : Grégoire Fasbender, Paul Van Mulder, et Franck Dacquin
Mise en scène Dolorès Oscari

Les prochaines représentations :

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