Tout pour la musique ? Elle semble, en effet, être la raison de vivre les différents protagonistes du Répétiteur.
Du travesti amateur de Françoise Hardy à la diva de l’opéra, de la jeune soprano nymphomane à l’impresario, du tenancier de boîte de nuit au répétiteur et ses ambitions de compositeur et de concertiste, chacun rêve.
Amour et gloire sont-ils compatibles ?
Jusqu’où peut-on tout sacrifier à l’art ?
La réponse à ces questions variera de l’un à l’autre, selon ses aspirations et les limites qu’il s’est fixées.
Le texte de Françoise Courvoisier (qui signe également la mise en scène) brosse des portraits de manière impressionniste.
Chaque saynète, chaque rencontre sont une touche supplémentaire ajoutée à l’esquisse de ces personnalités.
Fêlures, secrets, souffrances et espoirs apparaissent ainsi petit à petit.
Le fil du récit entremêle ces destinées.
Complexe et fragile à la fois, il a la consistance d’une toile d’araignée irisée par des gouttes de rosée par un matin ensoleillé.
Mais pour en percevoir la beauté et la complexité, prendre un certain recul est nécessaire et c’est peut-être cette possibilité d’avoir une vision d’ensemble qui fait défaut au spectacle.
L’utilisation de comédiens pour interpréter des chanteurs, sans avoir une voix freine sérieusement l’intérêt. Ce dernier et l’émotion retombent parfois brutalement lors de certains chants tant ils paraissent presque mièvres.
Heureusement, Daniele Pintaudi (Martin) marie habilement talent de pianiste et jeu d’acteur et Antony Mettler (Charlie) laisse transparaître la fragilité d’un homme qui se cherche.
La scénographie de Sylvie Lépine, principalement constituée d’une partie pivotante divisée en trois zones, facilite les changements de lieux ou de décors nécessaires aux vingt-deux séquences, avec chacune pour titre un des arcanes du Tarot.
Cependant, ce carrousel scénique finit par lasser voir gêner tant l’utilité narrative de certains retours à la boîte de nuit ne se justifie nullement et n'apporte rien à la progression du récit.
Sans pour autant totalement adhérer à certaines de très sévères critiques des spectateurs entendues à la fin du Répétiteur, force est d’admettre que si ce dernier se regarde sans déplaisir, il ne marquera pas les annales théâtrales.
Muriel Hublet
Spectacle vu le 13-04-2010
Théâtre Le Public
Présentation du spectacle :
Résumé : Un pianiste compositeur un peu maudit devient, malgré lui, répétiteur et confident des chanteurs qu’il accompagne.
Lui qui rêve d’entendre interpréter ses œuvres par les grands orchestres symphoniques, gagne sa vie en faisant répéter Charlie le travesti qui chante Françoise Hardy dans les bars, Marie, jolie soprano débutante et volage, ou Eva, sa mère, prestigieuse cantatrice et castratrice…
L'affiche :
de Françoise Courvoisier
Avec Gabriel Courvoisier, Patricia Ide, Antony Mettler, Pietro Musillo, Magali Pinglaut, Daniele Pintaudi
Elle semble, en effet, être la raison de vivre les différents protagonistes du Répétiteur.
Un pianiste compositeur un peu maudit devient, malgré lui, répétiteur et confident des chanteurs qu’il accompagne. 
