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Notre critique de Affabulazione

Affabulazione  Orgiaque, Affabulazione, c'est, de prime abord, une avalanche de phrases, de mots, d’images et de violence.
D’emblée, Benoît Van Dorslaer (en Sophocle) donne le ton : un langage à la fois difficile et facile : difficile pour une société qui vit le pire moment de son histoire, facile pour les rares lecteurs de poésie.
Le texte de Pier Paolo Pasolini tient du rêve cauchemardesque.
Dans un lent cheminement introspectif, un père va plonger en lui-même, repousser ses limites, transcender sa haine, surmonter son sentiment de rejet le tout pour tenter d’établir un lien avec son fils, ou tout au moins en percevoir la force, l’importance, la réalité.
Sans tabou, entre folie paroxystique et sublimation, tel un phœnix qui se brûle les ailes à la flamme brûlante de l’obsession, il cherche à renaître de ses cendres, pour enfin créer, espère t-il, son identité paternelle.
Le langage pasolinien est riche en symbolique, en poésie.
Les mots s’éructent avec fureur et exhalent l’amour, la sensualité, la mort ou l’homosexualité.
Noir, glauque, violent, cynique, Affabulazione est plus qu’une tragédie.
La pièce s’apparente à un tourbillon incessant, un questionnement sans réponses sur le mystère des relations père-fils.

Dans une scénographie bifrontale (Thibaut Vancraenenbroeck), avec pour seul décor des tables de métal et de marbre, les lumières de Renaud Ceulemans vont crument intensifier ou pudiquement masquer dans une ombre crépusculaire la rage, la détresse ou la souffrance de cet homme aux prises avec lui-même.
Sobre et intense, la mise en scène de Frédéric Dussenne pêche, peut-être, par excès de frénésie et de style visuel.

Impossible de ne pas savourer l’esthétique de la mort du fils (excellent Renaud Tefnin), mais la folie éructée, la logorrhée et la rageuse grandiloquence de ce père freine la perception des émotions et n’autorise pas le public à s’imprégner au mieux de ce texte fort et complexe.
Le plaisir théâtral est pourtant au rendez-vous avec cette rare occasion de découvrir (ou de voir mis en évidence) le talent de Fabrice Rodriguez dans ce rôle phare avec comme principal interlocuteur le polymorphe (mais non moins talentueux) Benoît Van Dorslaer qui endosse rien de moins que costumes (le Prêtre, le Commissaire, le Médecin, la Nécromancienne, le Mendiant et Sophocle)
A leurs côtés, Ariane Rousseau incarne la mère et Louise Manteau la petite amie.
Intense tragédie, Affabulazione est un spectacle pointu, hélas à réserver aux amateurs de pièces à textes.Affabulazione
Pour les moins familiarisés avec cette langue richesse et imagée, la lassitude risque de s’installer (1h40 sans entracte) ce qui serait dommage au vu la qualité de l’interprétation de Fabrice Rodriguez.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 25-02-2010
Rideau de Bruxelles
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Affabulazione titre>Un industriel milanais, père de famille pragmatique et plutôt « centre gauche », fait ce rêve étrange : il se voit enfant, à la poursuite d’un garçon plus grand que lui et dont il ne peut voir le visage.
Il l’appelle « Père ».
L'affiche :
D'après un texte de Pier PAolo PAsolini
Avec Louise Manteau, Fabrice Rodriguez, Ariane Rousseau, Renaud Tefnin et Benoît Van Dorslaer
Mise en scène Frédéric Dussenne

Les prochaines représentations :

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