Ma belgitude, longtemps je t’ai cherchée … Peut-être la découvrirez-vous à la Comédie Claude Volter, où, pour la dernière série de représentation de la saison, Patrick Roegiers a adapté son livre Le mal du pays, une sorte d’abécédaire nostalgique d’un expatrié qui plonge son souvenir dans ses racines à la recherche de son identité.
Au programme donc, une exploration de nos belges facettes.
Le langage vert et les expressions si particulières qui se déclinent en tof, peï et autres fantaisies savoureuses à l’oreille vont ici voisiner avec les bières d’abbaye, la babelutte, les croquettes de crevettes grises, le chicon, les torchons.
D’images d’Épinal (bruxelloises) en portrait des grands belges (si si ça existe) la pièce essaie de décrypter nos grands traits de caractère.
Notre timidité, notre simplicité et de notre discrétion sont ainsi mises en avant.
Du surréalisme (Magritte) à la petite reine (Eddy Merckx), du sable de la Mer du Nord aux aventures de Tintin, de la dentelle à l’Union St Gilloise,
Michel de Warzée, Philippe Vauchel et Nicolas Pirson nous font sillonner le temps et l’espace.
Dans un décor et des costumes très noir, jaune, rouge, les jeux de mots et les tirades s’enchaînent, avec plus ou moins de bonheur.
Difficile de ne pas se reconnaître ou de rire de certains clichés, si joliment troussés, ni de savourer une langue riche qui décline avec délectation Arno, drache nationale, Ensor, Michaux, Wiertz, Baudelaire, Verhaeren, …
Débutée sur le ton de l’humour léger en première partie, la seconde partie se voit, par instants, plombée par des longueurs ou des lourdeurs de texte (due à une envie de trop bien faire et à une richesse de langage qui hélas frise l’indigestion).
Mais ne dit-on pas que nul n’est prophète en son pays …
Vincent Dujardin nous propose une mise en scène primesautière, qui permet à chacun des trois comédiens de nous donner le meilleur de leurs talents respectifs.
L’énergique Nicolas Pirson et sa superbe tirade sur Brel, le rêveur et imaginatif Philippe Vauchel, le gouailleur Michel de Warzée nous offrent un travail impeccable et nous font ainsi de (re)visiter notre Belgique de manière coquine, poétique, piquante, et dans l’ensemble joyeusement tof.
Ce spectacle présente un seul danger … d’y découvrir que … Potferdeke je suis belge !
Muriel Hublet
Spectacle vu le 22-04-2009
Comédie Claude Volter
Présentation du spectacle :
Résumé : Un pays, c’est un tout.
De Brel à Brabançonne,
de babelutte à Godferdoem,
de doef à drache,
de Herve à tof,
de pot belge à pistolet,
L'affiche :
D’après « Le Mal du Pays : Autobiographie de la Belgique » de Patrick Roegiers
Peut-être la découvrirez-vous à la Comédie Claude Volter, où, pour la dernière série de représentation de la saison, Patrick Roegiers a adapté son livre Le mal du pays, une sorte d’abécédaire nostalgique d’un expatrié qui plonge son souvenir dans ses racines à la recherche de son identité.
Un pays, c’est un tout. 
