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Notre critique de Trois vieilles

Grandeur, Sexe et Décadence … Un cocktail décapant
Trois vieilles Maison en ruine, vêtements en loques, corps décharnés, faces ratatinées, caractères aigris, tout ce qui entoure les marquises Grazia et Meliza et leur domestique Garga tombe en totale décrépitude.
Entre un baldaquin aux rideaux en lambeaux et un paravent miteux, ces dames semblent tout droit sorties de naphtaline et chacun de leurs mouvements soulève des nuages de poussière.

Aujourd’hui c’est bal et les deux sœurs jouent aux dés le droit d’y assister.
Revêtue de la robe de dentelles jaunies et déchirées, avec en bouche le dentier familial bancal, avec autour du cou le faux collier de perles (le vrai a été vendu depuis belle lurette) et sur la tête la perruque mitée, la Cendrillon décatie porte sur ses épaules osseuses tous les fantasmes et aspirations des jumelles.
Elle s'embarque pour une périlleuse et improbable quête, car, ces presque centenaires, sans fortune, réduites à manger chien et chat, ne rêvent que d’hommes, de sexe et de bébés.

Petit à petit, pendant une heure et quart, on va découvrir les secrets, les folies, les obsessions et les turpitudes d’un monde décadent et particulièrement malsain.
Sur scène, les acteurs, vêtus de noirs, le visage masqué, manipulent des poupées, délicieusement grotesques, qui nous entraînent dans un cortège de propos osés, scabreux, crus ou violents.
Derrière le superbe rendu visuel, c’est l’humour noir et décapant d’Alejandro Jodorowsky que l’on retrouve.
Son langage hautement coloré, bourré de références à nos contes de fées, et l’omniprésence de l’amour, de la mort et du sexe nous emportent dans une sarabande joyeusement décalée, troublante, cinglante et par instants glaçante qui tient presque de la magie.

Après L'Ecole des ventriloques , la Compagnie Point Zéro adapte une nouvelle fois Alejandro Jodorowsky.
Jean-Michel d’Hoop met en scène la grandeur et la décadence d’une fange humaine.
Il nous a ainsi concocté un cortège grotesque et abominable, qui nous entraîne dans un voyage subtil entre séduisant et abject, entre tendresse et répulsion en parsemant le tout de clins d’œil dévastateurs pour les zygomatiques.
A nouveau, ce spectacle de la Compagnie Point Zéro se révèle d’une précision remarquable et d’une inventivité délicieusement rafraichissante.
On épinglera tout particulièrement le travail de Natacha Belova créatrice des marionnettes et des costumes et l’investissement des trois comédiens-manipulateurs (Cyril Briant, Sébastien Chollet, Pierre Jacqmin et Coralie Vanderlinden) qui créent une véritable complicité entre le marionnettiste et son personnage.
C’est donc l'investissement de toute une équipe qu’on ne peut qu’applaudir et chaudement recommander tant l’intensité des regards, la justesse réaliste des mouvements et l’expressivité des mimiques des Trois vieilles sont savoureuses et drôlement irrévérencieuses.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 02-02-2010
Atelier Théâtre Jean Vilar
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Trois vieilles titre>Elles ont quatre-vingt-huit ans et sont jumelles. Elles sont acariâtres et, si l’on en croit leurs dires, toujours vierges. Elles tentent, de façon grotesque, de sauver les apparences. Quelles apparences ?
L'affiche :
D’Alejandro Jodorowsky
Avec Cyril Briant, Sébastien Chollet, Pierre Jacqmin, Coralie Vanderlinden
Mise en scène Jean-Michel d’Hoop

Les prochaines représentations :

Et vous... Qu'en pensez-vous ?
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