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Notre critique de Bash, Latterday plays

Le 16 avril dernier, les télévisions nous bombardaient des images de la tuerie-boucherie  de Virginia Tech.  Toutes s’interrogeaient sur les motifs, les mobiles, de ce fou Bash - Fabrice Rodriguezdangereux ; essayaient de trouver une explication à cette colère meurtrière, à cette cruauté gratuite.
Ce phénomène devient de plus en plus fréquent et même banal, principalement outre-Atlantique.
Bash (la dernière pièce proposée par le ZUT espérons que ce ne soit que pour cette saison et pas définitivement) nous en parle par le biais de trois monologues.
Trois aveux, trois confessions d’un crime, odieux par nature.
Deux hommes et une femme qui avouent froidement un meurtre dans une sorte de dissection à vif de la violence et de ses motivations apparentes.
Entre la normalité et la folie, il n’y a qu’un fin voile qui se déchirera, sans préavis, au gré d’un regard, d’un coup de téléphone ou de quelques mots entendus par hasard.
Le premier, Fabrice Rodriguez, parle du décès de sa petite fille de cinq mois.  Assis dans un fauteuil, un verre d’eau à la main, il se confesse à un invisible témoin.
Oppressé par ce qu’il sait être une abomination, il en avoue pourtant, quasi  sans pudeur, les raisons, qui, avec le recul, paraîtront bien futiles.
Il est le seul à sembler éprouver vraiment un peu de remords tout en considérant que malgré tout c’était inévitable.
Dans sa scénographie assez figée, ce soliloque surprend, dérange et paraît un peu longuet, mais il est le premier.  Il inaugure l’œuvre et donc il doit mettre en place la mécanique oratoire et en est un peu pénalisé.
Le second change totalement de genreBash - Edwige Bailly et Bruno Mullenaerts, faisant intervenir sur scène un jeune couple, tout de blanc vêtu, qui va commencer par entonner et danser la chanson des Bee Gees Tragedy.
Cette musique et les regards d’Edwige Bailly et de Bruno Mullenaerts remettent moralement les compteurs à zéro, font rire et sourire devant tant de candeur.
Chacun va parler de leur week-end à New York, avec ses propres mots, ses impressions.  Lui est assuré, pondéré, elle un peu nunuche, ils  vont se chevaucher (en paroles) et nous faire découvrir une sauvagerie purement gratuite, sans la moindre once de repentir.
Malgré le poids d’un geste inqualifiable et sans excuses, l’impression qu’on en ressent de la salle est atténuée par le côté drolatique de ce jeune couple d’apparence si ingénue.
Le dernier récit nous viendra d’une superbe Lara Persain, assise, imagine t-on sans mal, à une table d’interrogatoire, dans un bureau de police.
Elle va raconter l’histoire qui l’a menée à l’infanticide.
Sans chercher d’excuses, émouvante, les larmes aux yeux, elle racontera sa jeune vie, tout simplement.  ElleBash - Lara Persain fera ainsi toucher du doigt les raisons de son geste fatal.

Ces deux hommes et cette femme ne sont pas des monstres comme on aimerait pouvoir les dépeindre.
Ils sont comme vous et moi, bien campés dans la vie réelle, il a suffi d’un rien pour qu’ils dérapent.
Ils ne sont ni des exclus sociaux, ni des marginaux, n’ont pas de passé douteux.  Pour encore accentuer leur normalité, ils sont tous dépeints comme des Mormons, des pratiquants d’une religion stricte et aux principes forts.
Dans une scénographie (signée Christine Flasschoen) volontairement dépouillée et dans une mise en scène très sobre (trop ?) de René Georges, Bash accorde toute son importance à l’humanité, nous montrant dans un dérangeant miroir-vérité, le reflet de notre visage, de notre normalité… guère différente de la leur.
Et si demain… c’était nous ?

Muriel Hublet
Spectacle vu le 03-05-2007
ZUT Zone Urbaine Théâtre
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Présentation du spectacle :
Résumé :
Bash, Latterday playstitre>Ils sont beaux et jeunes, ils s'aiment, la vie leur est facile et tout leur est fort, ils ont tout pour réussir et être heureux, et pourtant... dans un parc, la nuit, un soir de fête, une rencontre soudaine. Il s'est construit une existence et une famille qui en valent bien d'autres, il vit en bonne entente, son travail, sa situation semblent assurés, et pourtant... un jour, en une fraction de seconde, tout bascule, par un geste anodin...
L'affiche :
de Neil Labute
Distribution : Edwige Baily, Bruno Mullenaerts, Lara Persain & Fabrice Rodriguez
Mise en scène : René Georges

Les prochaines représentations :

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