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Notre critique de A part la nuit, je suis normal

A part la nuit, je suis normal Pendant une heure, Boris Stoïkoff  va nous faire vivre le drame intérieur d’un homme condamné.
Il est malade, il est incurable.
Pourquoi ? Par hasard, malgré lui, tout s’est effrité, sa vie glisse doucement entre ses doigts.
Cette nuit, il a tout prévu, il largue les amarres pour un autre ailleurs.
Médicaments en poche, whisky à la main, il dresse le triste bilan de ses derniers moments.
Dans un étrange dialogue intérieur, il soliloque et semble se dédoubler entre acception et refus, rage et désespoir, vie et mort.
Il parle, il vide son cœur et ce sont autant de petites phrases assassines, de métaphores poétiques ou d’appels au secours masqués qui vont surgir au détour d’un mot.
Dans une sorte de logorrhée verbale, il s’épanche, il se contredit, il se masque, il se dévoile.
Il est un homme tout simplement.   Seul volontairement, il a coupé tous les ponts avec sa vie d’avant… et pourtant il se raccroche au moindre contact, à la moindre ombre, la plus petite voix, même la plus impersonnelle, la plus froide, la plus lointaine.
Il est lucide et désespéré.  Il cherche le courage, la volonté d’en finir, de rester digne, de stopper la déchéance, d’effacer la douleur, de gommer la maladie qui le ronge et de vaincre la solitude qui l’étouffe. A part la nuit, je suis normal
Petit à petit, il va se redresser, s’habiller comme à la parade, reprendre des forces pour franchir fermement et  consciemment le dernier seuil.

C’est un sujet tout à la fois dur et poignant, interpellant et dérangeant, tout au moins pour qui veut y réfléchir.
Les mots de Richard Vandevelde sont feutrés, comme des petites phrases lâchées çà et là que vous prenez, que vous ressentez selon votre humeur.
A aucun moment, on ne ressent une forme de jugement, d’opprobre ou de parti pris sur un sujet trop souvent pénible et  délicat. Rien n’est choquant, ni ne veut heurter.  Au contraire, Richard Vandevelde nous montre un homme au bout du rouleau, face à lui-même, à ses vérités, à ses mensonges et à sa vie.
Tout semble tellement naturel, l’opinion de chacun est respectée.
A part la nuit, je suis normal est peut-être un simple spot, un éclairage différent qui pendant une heure nous fait vivre et quasi toucher du doigt une situation douloureusement humaine que personne ne voudrait connaître.

La dernière chose à dire et à souligner est la formidable prestation d’acteur de Boris Stoïkoff  qui, dans un seul en scène, avec un texte pas toujours évident à dire, dans un rôle qui est fait d’atermoiements répétés, de changements d'humeur, de changements de personnalités réussit à nous subjuguer et à nous tenir en haleine.

Muriel Hublet
Spectacle vu le 05-01-2007
Théâtre de la Flûte Enchantée
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Présentation du spectacle :
Résumé :
A part la nuit, je suis normaltitre>Il a le sida, il se sait condamné.
Il a erré toute la nuit, méditant l’impensable décision.
Il a acheté des armes – des médicaments –, des bouteilles d’alcool où il croit puiser du courage. Aussi des roses. Par dérision peut-être.
Ou comme offrande à ceux que la vie avait mis sur son passage ; comme témoignage d’amour à celle qui n’est plus qu’une voix douloureuse dans les hauts parleurs d’un ordinateur.
L'affiche :
de Richard Vandevelde
Musique originale : Philippe Tolet
Avec : Boris Stoïkoff
Voix off : Catherine Grosjean et Stéphane Fenocchi
Mise en scène : Richard Vandevelde
Scénographie : Christian Ferauge

Les prochaines représentations :

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