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Jour d’été
Jour d’été Deux hommes, un parc, un arbre, un banc, une corde, un revolver…
Le premier veut se pendre à force de tout rater dans sa vie.
Le second, l’arme à la main, ivre de réussite, ne trouve plus de but à la sienne.
Tous deux sont bien décidés à se suicider.
Mais dès que le dialogue s’installe entre eux, nous voilà bien loin d’une tragédie larmoyante.
Avec des personnages prénommés Déveinard et Eveinard, l’auteur polonais Sławomir Mrożek donne directement le ton : une absurdie décapante.
Il met à profit le principe du parallélisme divergeant pour nous interpeller sur notre rapport à l’argent, au succès et sur la recherche effrénée du bonheur à tout prix. 
Cette satire pointue, pertinente et caustique trouve dans la mise en scène d’Alan Bourgeois une amplification franchement drolatique.
Jour d’été prend ainsi deux niveaux de lecture, celui plus profond de la réflexion acide et grinçante côté texte et celui d’une comédie burlesque pour le choix scénique qui nous est proposé.
Si par instants, on peut déplorer que la portée des mots de Mrożek ne se dilue (parfois trop fortement), on ne peut s’empêcher d’apprécier l’inventivité créative et le dynamisme insufflés par Alan Bourgeois.
Dans une scénographie légère et modifiable à l’envi, il joue habilement sur les contrastes visuels.
Ingénieuses vidéos, choix des costumes, gestuelle kitch, jeu des comédiens (Rachid Benbouchta et un excellent Fabrice Rodriguez) accentué, travail des regards et présentation originale de l’élément perturbateur qu’est la Femme (Isabelle Renzetti), tout a été étudié pour entraîner le spectateur dans une cascade de rires.

Spectacle vu le 07-08-2015
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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