Le Capitaine Fracasse
Classique de la littérature française, Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier nous narre les aventures du Baron de Sigognac.  Ce jeune noble désargenté meurt d’ennui dans son manoir landais.  Pour les beaux yeux d’une comédienne, il va intégrer une troupe itinérante de théâtre et devenir le héros de leur nouveau spectacle : Les Rodomontades du Capitaine Fracasse !  Monté avec eux à Paris, il aura l’occasion de sauver son Isabelle des mains du duc de Vallombreuse et de l’épouser (grâce à un heureux tour du destin).

Si beaucoup s’en souviennent dans la version filmée de 1960, mettant Jean Marais en vedette, et la classe dans la catégorie ‘cape et d’épée’, l’œuvre est bien plus complexe que cela.  Entre satire sociale, roman d’aventures et histoire d’amour, le récit dynamique et plein d’humour offre au théâtre de multiples possibilités d’adaptation.

Adaptation, le mot est lancé et obligatoire vu la longueur du texte, le nombre de lieux différents et la multitude de personnages.
Inévitablement donc, il faut des petites mains adroites pour couper, faufiler et recoudre le tout dans une linéarité visuellement et  scéniquement cohérente.
Bernard Gahide et Christophe Herrada pour leur mise en scène commune se sont axés sur le mouvement et sur le style Commedia Dell Arte.
Ils nous font ainsi revenir au temps des tréteaux, des spectacles ambulants, des représentations populaires.
Comme espace de jeu, un simple rectangle de toile noire qui débordera allègrement et pour le plus grand plaisir du public, jusque dans les travées.
Pas de décor et à peine quelques accessoires suffisent.
Bernard Gahide et Christophe Herrada ont fait confiance à une jeune troupe, tout fraîchement sortie de nos conservatoires (Laura Dussard, Nathan Fourquet-Dubart, Alice Lopez, Romain Mathelart, Antoine Motte dit Falisse, Boris Olivier, Julie Verleye & Laurie Willième) et lui demandent un travail à la fois physique (sauts, portés, culbutes), de mime et de jeu.
Le résultat est agréablement surprenant et plaisant.
Entourés de quelques musiciens (Emeline Kurtzemann, Dylan Piens, Jean Van Vyve & Shahaf Yaakov), les jeunes acteurs, généreux et complices, s’en donnent à cœur joie pour nous offrir un spectacle joyeux, tonique et plein de fantaisie.

Restent deux petits reproches à apporter à cette version pour le reste drôlement rafraîchissante du Capitaine Fracasse, sa brièveté (guère plus d’une heure) et l’édulcoration du texte de Gautier.
Quasi toute la pièce est concentrée sur le volet théâtre et le côté duc de Vallombreuse semple presque expédié (surtout le final).  Ainsi la présentation des comédiens de la troupe, même si cela permet à chacun d’un peu mettre en avant son talent et si elle est faite avec beaucoup d’originalité, raccourcit d’autant le temps consacré au récit pur.
Malgré ces remarques, l’ensemble reste plus qu’agréable à déguster et séduira plus d’un spectateur et tout particulièrement le jeune public.

Spectacle vu le 30-07-2015
Lieu : Festival Bruxellons
Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF