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Pour ceux qui restent
Pour ceux qui restent  Antoine est mort.
Après les funérailles, ses amis se réunissent dans son appartement pour un dernier hommage, une manière de le rendre présent, de se souvenir.
Tous différents, tous abattus par cette disparition inopinée, ils vont se remémorer les moments passés ensemble, mais aussi mettre à jour leurs failles, leurs ressentiments, toutes les choses qu’ils ne se sont jamais dites.
Gégé (Bruno Georis) le déprimé hypocondriaque, Simon (Pierre Pigeolet) qui repousse une fois de plus son mariage avec Nicole (Christel Pedrinelli) sous le prétexte qu’Antoine devait être leur témoin, Dominique (Cécile Florin) enceinte, mais pas de son mari et Mathieu (Thierry Janssen) venu cambrioler les lieux désormais vides, mais pris lui aussi pour un proche souhaitant partager le chagrin général et ce dernier verre de… l’amitié.
C’est bien elle qui est au centre de Pour ceux qui restent.


Dans les dialogues entre ces quatre amis et cet inconnu, qui va leur servir de révélateur, Pascal Elbé explose les silences et les griefs trop longtemps étouffés.
Derrière sa tristesse, chacun apparaîtra différent et sortira changé de cette soirée ‘commémorative’.
De maladresse en accusation, de mensonge en aveu, d’hypocrisie en franchise, l’auteur nous entraîne dans une habile spirale faite d’une profonde humanité dans la peinture des caractères et surtout de situations cocasses, piquées de répliques cyniques ou drôlement pertinentes qui font mouche et titillent joyeusement nos zygomatiques.

Martine Willequet opte pour une mise en scène légère et sans artifices.
Elle centre tout sur l’exploration de chaque personnage.
Chacun a été étudié et travaillé pour être vrai et réaliste.
Elle évite adroitement de rechercher le rire pour le rire, préférant laisser toute la place aux mots d’Elbé et au jeu de ses (excellents) acteurs.

Mécanisme presque machiavélique qui force aux confidences et aux révélations les plus noires et surprenantes, Pour ceux qui restent nous interpelle sur l’amitié, sa signification pour chacun d’entre nous, son usure au fil du temps et tout ce que l’on tait en son nom.
Derrière les éclats de rire, et à l’heure des amis virtuels de Facebook et autres médias sociaux, on ne peut que souhaiter que chacun prenne conscience de ce cadeau oh combien précieux qu’est un Ami.

Spectacle vu le 19-02-2015
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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