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Dernier coup de ciseaux
Dernier coup de ciseauxVous aimez les enquêtes policières ?
Vous avez hérité des petites cellules grises d’Hercule Poirot ?
Vous jouez souvent au Cluedo ?
Oui ?
Si, de plus, vous adorez rire à gorge déployée, vous ne devez rater sous aucun prétexte Dernier coup de ciseaux au Théâtre de la Toison d'Or.

Vous êtes dans un salon de coiffure, scène cocasse où un figaro à peine efféminé se lance à l’assaut du moindre client masculin tandis que son assistante, entre deux couches de vernis à ongles, tente également de les aguicher.
Épicez le tout de musique moderne, juste assez entraînante pour faire frétiller le popotin moulé dans un short collant du pro de la mousse coiffante.
Enfin, presque tout le temps, car leur voisine et propriétaire, pianiste renommée, les abreuve régulièrement de morceaux classiques. Ce qui a le don de faire monter la moutarde au nez de son locataire.
Vous avez tous les ingrédients pour commencer votre enquête quand vous saurez que Mme  Lenoir (cette chère proprio-mélomane) a été tuée à coups de ciseaux dans son appartement.
Les suspects ?
Le rageur Coiffeur Moutarde (Jean-François Breuer)
Mademoiselle Rose et ses poses alanguies (Catherine Decrolier)
Madame Pervenche (Nathalie Uffner) une snobinarde aussi coincée que celles dont elle porte le surnom en train de verbaliser la BMW de DSK.
Monsieur Olive (Frédéric Nyssen) un producteur vert de rage d’être retenu pendant l’enquête policière menée par Thomas Demarez (sorte de béni-oui-oui pas très fute-fute) et Pierre Lafleur (un tchatcheur de grande classe),  deux pandores de choc. Dernier coup de ciseaux

Jusque-là, me direz-vous, cela ressemble à une représentation théâtrale classique.
Pourtant je vous ai promis bien mieux non ?
Eh oui !
Car c’est à ce moment de l’intrigue que les lampes se rallument, que les spectateurs sont pris à partie comme témoins pendant la reconstitution et ensuite comme magistrats pour décider du coupable.

Vous avez donc intérêt à avoir une bonne mémoire et un excellent sens de l’observation affûté malgré les longs éclats de rire qui vont émailler la première moitié du spectacle.
Le sac, les ciseaux, la valise, le tee-shirt, les entrées et sorties de scène, les mensonges et contre-vérités, les regards échangés TOUT est important et peut orienter les soupçons vers l’un ou l’autre des suspects.
Pour une fois, vous allez pouvoir poser vos questions, conduire l’interrogatoire ou rechercher des indices.

Au départ d’une étude théâtrale comportementale du psychologue Paul Pörtner, les Américains Marilyn Abrams et Bruce Jordan ont peaufiné un spectacle jouissif et interactif.
Dans une scénographie de Thibaut De Coster et Charly Kleinermann, c’est aux comédiens (judicieusement mis en scène par Aurelio Mergola) qu’il faut tirer un fameux coup de chapeau.
Chaque représentation est unique.
Impossible d'anticiper les questions du public, ni vers qui les soupçons vont s’orienter vu le nombre d’indices habilement dissimulés et soigneusement dispersés pouvant incriminer tout à tour tous les différents protagonistes.
Le choix du coupable et donc le dénouement est tout aussi peu prévisible.
Chaque acteur en plus de son ‘rôle’ a dû totalement s’imprégner de son personnage pour faire face à la partie totalement improvisée de Dernier coup de ciseaux.

Ne ratez sous aucun prétexte cette comédie policière déjantée et interactive… pas du tout tirée par les cheveux.

Spectacle vu le 02-02-2015
Lieu : Théâtre de la Toison d'Or

Une critique signée Muriel Hublet

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