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Dom Juan
Dom Juan, Bernard YerlesDom Juan le tombeur, le jouisseur…
Que n’a-t-on déjà dit sur ce dragueur invétéré qui n’aime que l’excitation de séduire et se détourne de ses conquêtes une fois qu’elles ont succombé à ses charmes et ses paroles mielleuses.
Sans foi ni loi, il promet sans jamais tenir et collectionne les mariages comme d’autres les timbres-poste.
Poursuivi par les familles déshonorées, il fuit de ville en ville sans hésiter pourtant à sortir son épée et faire périr les trop intrépides maris jaloux.
Cynique, il renie toute morale ou religion et ne vit que pour assouvir son plaisir du moment.

Au travers de ce personnage libertin, qui se sert des femmes comme des Kleenex, Molière épingle la société hypocrite et faussement dévote de son époque.
Rien n’a vraiment changé.  Aujourd’hui encore, nous consommons sans modération, en nous trouvant sans cesse de bonnes excuses pour satisfaire nos insatiables besoins.
La thématique de Dom Juan est donc très contemporaine et capable de sensibiliser derrière la satire sociale.

Pour se rapprocher de la modernité, la scène du Théâtre Royal du Parc est épurée, parée uniquement d’éléments de bois amovibles (une scénographie esthétique de Vincent Bresmal).
De même, les costumes d’Anne Guilleray se veulent simples et sobres.

Pour sa mise en scène, Thierry Debroux se devait de relever un défi de taille.
La première partie du spectacle, consacrée aux conquêtes et aventures de Dom Juan est vive et animée, la seconde qui place le héros face à ses vérités et errances est plus lente et comporte plusieurs longs monologues.
Il y réussit parfaitement, créant de véritables perles d’humour (la scène des deux paysannes ou la visite de Madame Dimanche) mais aussi grâce à de petits détails amusants qui interpellent l’œil.

Dom Juan, Bernard YerlesCependant, la prestation sans faille de Bernard Yerlès apporte beaucoup à l’ensemble.  Sa présence, sa prestance et ses gestes insufflent un véritable panache à ce héros déchu.
À ses côtés, Benoit Vandorslaer, en Sganarelle, excelle en valet familier, moralisateur et couard.
Le reste de la distribution (Gabriel Almaer, Maroine Amimi, Jean-Baptiste Delcourt, Laetitia Reva, Luc Van Grunderbeeck, Anouchka Vingtier, Aurélie Frennet, Laurie Degand) les entoure avec beaucoup de justesse et de conviction.

Dom Juan croque la vie à pleines dents sans frein ni modération.
Faites-en de même avec ce spectacle séduisant en diable.

Spectacle vu le 17-01-2015
Lieu : Théâtre Royal du Parc

Une critique signée Muriel Hublet

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