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Mais il n’y a rien de beau ici!
La beauté est dans les yeux de celui qui regarde dit Oscar Wilde, Geneviève Damas et Jean-Philippe Collard-Neven nous le démontrent de façon magistrale.
Ils ont posé leurs valises dans une maison de Schaerbeek, à deux pas de « La cage aux Ours ».
La commune, comme le lieu ont une réputation particulièrement mauvaise.
Leur emménagement a essuyé un flot de critiques et de crainte de leur entourage.
Mais il n’y a rien de beau ici ! est leur réponse, leur manière de tordre le cou à bien des a priori.
Sur un plateau occupé seulement par le piano de Jean-Philippe Collard-Neven et une encoignure de porte dont le rideau sert à projeter des photos, le couple nous présente leur quartier, leur rue et ses habitants.
Ensemble, ils nous régalent d’anecdotes tendres ou croustillantes, épinglant des personnages forts ou hauts en couleur dans une ‘zone’ bigarrée, cosmopolite et réputée dangereuse.
Le multiculturel prend ici toutes ses saveurs.
La douce chaleur d’un thé à la menthe, le fondant d’un loukoum ou l’épicé d’un curry se mélangent.
Effluves fragiles, doucereuses ou amères, ce sont des pans de vie, de respect, d’acceptation, d’intégration qui se vivent, se découvrent par au travers de leurs mots.

Légère, la mise en scène de Janine Godinas crée des zones, des ombres, des ambiances, mariant l’humour de certains propos, l’image, la musique et la voix.  Elle s’efforce de garder une structure, un suivi dans une série de saynètes parfois un peu décousues.
Jamal l’épicier, Suleiman l’illégal, Robert le Flamand, Chouchou et ses cheveux rouges, René et ses chats, Jimmy et sa voiture, Sam le pharmacien libanais…
Autant de petites tranches de vie, autant de preuves qu’avec un peu d’acceptation de l’autre tout est possible ou presque.
Naturellement, il y aura toujours des dérapages, des échecs, de la violence, néanmoins Mais il n’y a rien de beau ici ! se révèle comme un superbe message, comme un appel vibrant à plus de tolérance.

Spectacle vu le 06-08-2014
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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