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Métallos et dégraisseurs
Métallos et dégraisseurs   Dans un pays encore sensible aux noms de Cockerill, de Hainaut-Sambre ou d’Arcelor Mittal, Métallos et Dégraisseurs nous propose un périple dans la mémoire ouvrière.
Entre rires et larmes, entre joies et drames, entre grèves, guerres et acquis sociaux, entre naissances et morts, nous suivons sept générations d’une famille de tréfileurs.

Le comédien Raphaël Thiéry a réuni des témoignages que Patrick Grégoire a compilés dans une tragi-comédie énergique, déjantée autant que pleine de pertinence. Il en signe aussi une mise en scène astucieuse et inventive.
Artifices de jeu, apartés, originalité des personnages, bruitages, gags visuels, ruptures de rythme, humour, tenues cocasses, tout a été étudié avec soin, pour proposer un spectacle enlevé, original et pourtant criant de vérité.
Sur scène, quatre acteurs (Raphaël Thiéry, Michèle Beaumont, Lise Holin, Jacques Arnould) endossent tous les rôles, père, mère, oncle, nièce, petit-fils… Seul Alexis Louis-Lucas, dressé comme une tour impériale, n’incarne que l’usine.
Ce qui loin d’être une sinécure, tant son interprétation exige de mimiques expressives, de mouvements mécaniques et autres borborygmes grinçants. 

Chaque spectateur aura de Métallos et Dégraisseurs sa propre lecture.
Certains se laisseront charmer par la saga familiale, d’autres percevront le message politique et social (si l’histoire se déroule à Sainte-Colombe-sur-Seine, nos bassins sidérurgiques carolos et liégeois peuvent nous raconter les mêmes destinées).
Personne cependant ne restera insensible à cette chronique transgénérationnelle savoureuse et cette critique socio-industrielle mordante et drôlement efficace.

Spectacle vu le 07-08-2014
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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