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L’Ecole est finie !
L’Ecole est finie !L’école de la réussite ?
Après l’Enseigneur et son prof désabusé, Jean-Pierre Dopagne nous propose le portrait d’une élève.
Caroline (Chloé Struvay) a aujourd’hui 22 ans et s’installe dans un nouvel appartement.
Entre rouleau de peinture et placement des meubles, elle revient sur son parcours scolaire.
De la maternelle de Mme Stéphanie avec ses chansons et ses ‘rayons de couleurs’ aux classes primaires avec leurs cahiers grillagés comme des murs de prison, l’enfant tente bien de maintenir une certaine velléité d’indépendance en traçant des lettres aux courbes ouvrant sur des espaces imaginaires.
En vain …
L’avis de ses professeurs ?
Toujours Très Bien, même quand c’est nul.
Cet amas de fausses approbations finit par décourager Caroline.
Jamais elle n’est rappelée à l’ordre, car dans l’école de la réussite, pas de punitions, pas de sanctions, mais toujours ce sempiternel Très Bien que Caroline va considérer comme un véritable viol, tant il la choque, la révolte et la poursuivra tout au long de sa scolarité.

Circulaires, encadrement, commissions, méthodologie y sont montrés comme des carcans, des prisons dans lesquelles on enferme les enfants.
Pour Jean-Pierre Dopagne, on leur coupe les ailes, on leur rogne leurs rêves.
Si par moments, le spectateur se perd un peu dans le fil de cette confession douce-amère, le texte, plein d’imageL’Ecole est finie !s poétiques et de mots judicieux, reflète, avec beaucoup de réalisme, la société actuelle et sa tendance à tout formater.
La mise en scène sobre Cécile Van Snick, toute en petites touches sensibles, une Chloé Struvay expressive en diable, le tout superbement illuminé et mis en relief par les éclairages d’Alain Collet, adoucissent et rendent vibrant et proche cette diatribe virulente, parfois trop complexe ou un peu brouillonne sur l’enseignement.

L’Ecole est finie !, bien loin d’un texte prémâché et prédigéré, est une porte ouverte sur la réflexion et nous donne la liberté de penser.
Il n’apporte aucune solution à la problématique de l’enseignement (nos ministres et autres dirigeants n’y réussissent déjà pas), mais simplement une bouffée d’espoir et de tendresse, la preuve que derrière les enseignants métro-boulot-dodo il existe aussi (heureusement) des passionnés qui veulent transmettre.

Spectacle vu le 06-08-2014
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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