Logo
Belles de nuit
Belles de nuit   Belles de nuit …
Nous connaissions la plante qui forme de jolies haies fleuries tout l'été et dont les fleurs s'ouvrent le soir et se fanent le lendemain matin.
Il y avait le film de René Clair, sorti en 1952, avec en vedettes Gérard Philipe, Gina Lollobrigida et Martine Carol.
Beaucoup feront également l’amalgame avec Belle de jour de Luis Buñuel, interprété par Catherine Deneuve.
Aujourd’hui, vient se rajouter la pièce de Pedro Romero et l’épatante Stéphanie Van Vyve dans le rôle de Rose.

Dans une scénographie particulièrement réaliste, Charly Kleinermann et Thibaut De Coster ont recréé une carrée (nom donné à ces rez-de-chaussée typiques).
Voile blanc, estrade, haut tabouret, petit bar et coin salle de bain, préservatifs, gel lubrifiant, tout y est pour reconstituer une ambiance plombée, un lieu qui a vu défiler souffrance morale, obsessions et autres vices.

Rose,  son occupante, y turbine tranquillement depuis quelques années déjà, partageant son temps entre ses passes et son mac et amant, l’italien Toni.
Une grossesse imprévue et l’irruption de Nacho, un illégal poursuivi par la police vont bouleverser une existence bien réglée.

Pedro Romero (auteur et interprète des deux rôles masculins) a écrit un texte sensible, aux personnages fragiles, abîmés par la vie.
Toni n’arrive pas à se guérir des souffrances de son enfance.
Muriel, la femme de ménage (également sous les traits de Stéphanie Van Vyve), jeune femme solitaire, un peu godiche, s’occupe de sa mère malade tout en rêvant de découvrir l’amour.
Nacho, fier hidalgo, cherche à retrouver dignité et stabilité, tandis que Rose va vouloir changer pour l’enfant qui grandit en elle.
Sexe, amour, argent, espoir et désespoir, prostitution, clandestinité, les thèmes se fondent dans un récit profondément humain, jamais noir ou glauque grâce aux quelques pointes d’humour apportées par Muriel.

Alexis Goslain signe une mise en scène soignée.
Il a imaginé un jeu précis qui permet les changements de costumes et donc de personnalités.  Tout paraît naturel, inné, normal.
Rien n’est too much ou improbable.  Les personnages en deviennent vibrants, vivants et attachants.

Premier coup de cœur de la saison, Belles de nuit sera un essentiel de vos prochaines soirées théâtrales.

Spectacle vu le 07-08-2014
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF