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Keep Going
Keep GoingUn petit appartement propret.
Un univers très ordonné.
Eddy, son propriétaire, a 139 ans.
Il vient de recevoir le colis tant attendu… la confirmation de son acceptation à Sun City.
Cette ville américaine d’Arizona (réellement existante) est interdite au moins de 55 ans et pratique le jeunisme à outrance.
Tout y est organisé pour des seniors actifs (et nantis). 
Eddy voit son rêve américain enfin se concrétiser.

Un bruit de sonnette à la porte d’entrée risque de tout changer.
Beth, sa sœur, 140 ans, veut trouver asile chez lui.
Entre l’espoir, le cœur, la raison, que choisir ?
D’autant que la vieille dame perd petit à petit son autonomie voire semble atteinte de sénilité ou pire d’Alzheimer.

Vieillir…
Oui, mais comment ?
C’est désormais la question trop souvent occultée dans notre société actuelle.
Nous vivons de plus en plus âgés.
Mais sommes-nous vraiment capables de faire face à la vieillesse et à ses contingences ?

Dans une scénographie aussi ingénieuse que réaliste de Aurélie Deloche, avec l’aide précieuse de Sophie Leso pour la mise en mouvement et la gestion de l’espace, Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola (auteurs et interprètes) ont créé un petit bijou de sensibilité, de tendresse et de poésie derrière un sujet dur et interpellant.
Avec un sens de l’observation assez phénoménal, leur spectacle sans paroles est criant de vérité, de réalisme.
Formidablement grimés (maquillage de Florence Thonet)
entre respect, amour, dégoût et espoir, les deux artistes nous collent au fond de notre fauteuil saisi par la force de sentiments exprimés.Keep Going
Sans jamais tomber dans le pathos ou l’exagération, gestuelle, regards et mimiques sont soigneusement étudiés, maîtrisés et terriblement expressifs.
Chaque saynète est émotion, tendresse, drôlerie ou coup de poing en plein cœur.
Selon le vécu ou l’âge, chacun percevra différemment Keep going.
Personne n’y sera indifférent cependant.
En une heure de représentation, tout est là, tout est dans ces deux existences, il n’en faut pas plus, ils jouent subliment la vie et la mort, et nous giflent avec une terrible question…
Et moi, demain…
Serais-je là pour les miens et… qui sera là pour moi ?

Spectacle vu le 18-03-2014
Lieu : Théâtre Marni

Une critique signée Muriel Hublet

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