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Ici Mimouna
Ici Mimouna   Je ne suis qu’une page blanche
2014 célèbre un anniversaire particulier … les 50 ans d’immigration marocaine en Belgique.
Notre mémoire est très machiste ou tout au moins, souvent orientée comme telle. Nous nous souvenons des hommes arrivés seuls, avant le regroupement familial.
Et les femmes alors ?
Plus d’une a fait le voyage, est venue, solitaire ou avec ses enfants, chercher … Quoi d’ailleurs ?
Femmes veuves et sans argent, épouses divorcées et sans droits, elles ont fait le trajet pour essayer de trouver ici ‘un monde meilleur’.
Comment se sont-elles adaptées, intégrées ?
Et leurs enfants, quel est leur parcours, leur vie, leur ressenti ?

Farida Zouj, dans un ‘seule en scène’ drôle et émouvant, nous parle de ces femmes et de toutes les autres immigrées.
À travers un dialogue cocasse et attendrissant, Mimouna la mère et Jamila, la fille, esquissent des existences très différentes, mais toutes évoquent souffrances, non-dits, peurs…
Les mots ne sont pas toujours évidents à prononcer, pas toujours suffisants pour expliquer.
La première cherchait une place où vivre, où s’épanouir en liberté, loin du joug des hommes et de la famille.
Tenaillée par un énorme besoin de savoir et de comprendre, la seconde recherche des racines, ses racines et se décrit comme une vaste toile immaculée, un peu comme celle qui est sépare, sur scène, les deux habitations
Sorte de quête identitaire, Ici Mimouna est une aquarelle, une page blanche sur laquelle doit s’inscrire la vie.
Solitude, incompréhension, droit à la liberté, mariage imposé, foulard, virginité, reconnaissance, appartenance, traditions sont quelques-unes des touches de couleur qui s’assemblent pour créer le tableau, pour tracer les sillons de l’existence de Jamila.
Chacun, selon sa sensibilité et sa personnalité, percevra différemment les différentes thématiques (trop nombreuses, peut-être, pour ne pas éviter, hélas, une certaine dilution) délicatement approchées, sans jamais de prise de position catégorique, de jugement ou rejet.

Entre rires et larmes, entre théâtre et musique (Piaf, Brel…), entre ici et là-bas, laissez-vous emporter par ces petites tranches de vie, ces moments précieux, ces perles de tendresse ou d’humour, croquantes, croustillantes, parfumées à souhait.

Spectacle vu le 17-01-2014
Lieu : Théâtre des Martyrs - Atelier

Une critique signée Muriel Hublet

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