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J'habitais une petite maison sans grâce, j'aimais le boudin
J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin Une photo jaunie, un homme et une femme.
Au dos, une date 1941.
Qui sont-ils ?
Pour vous, pour moi des inconnus, nous pourrions inventer une histoire, une existence à Madrid ou Moscou.
Pour celui qui se tient devant nous, il s’agit d’un souvenir personnel, de l’image de ses parents.
Avec beaucoup d’humour, de la cave où sa mère a accouché sous les bombardements allemands à la visite au Grand Saint-Nicolas, de la journée à l’expo 58 à ses études universitaires, il revisite avec nous les grandes étapes de sa vie.  Il nous entraîne dans son sillage, nous propose de remettre nos pas dans les siens.
Né à l’ombre des laminoirs, à Seraing, à deux pas des usines Cockerill,
c’est son parcours qu’il nous fait découvrir.
De mots en phrases, d’impressions en sentiments, il évoque ce qui l’a marqué, ce qui a laissé sur l’enfant, le gamin, l’adolescent, l’adulte, une empreinte, des traces qui ont forgé de véritables racines.
Philippe Jeusette et Virginie Thirion, en adaptant J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin de Jean-Marie Piemme, nous offrent plus qu’un récit ou un vécu.
Ils nous convient à un partage, en toute simplicité, généreusement.
Ensemble, coudes à coudes, nous attendons avec les épouses à la sortie de l’usine le vendredi pour capter la paie et éviter qu’elle ne soit gaspillée au bistrot avant que l’homme rentre chez lui. Fièrement, nous apprendrons à nous tenir droit, impeccable, avec le besoin de paraître ou encore fredonnerons joyeusement sur des musiques d’Elvis.

Si Virginie Thirion est fort discrète, presque effacée, Philippe Jeusette occupe littéralement la scène.  Il habite le personnage, incarne à la fois le bébé, l’enfant, le père, le curé et bien d’autres.
Poétique, pleine d’émotion et de tendresse, emplie d’un parler-vrai, d’une authenticité qui charme et séduit J’habitais une petite maison sans grâce, j’aimais le boudin nous emporte en toute simplicité sur les chemins de l’enfance, de l’innocence, dans des souvenirs où le boudin a la saveur délicate de la madeleine de Proust.

Spectacle vu le 30-11-2013
Lieu : Théâtre Varia - Grande Salle

Une critique signée Muriel Hublet

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