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Coming Out
Coming OutFaire son coming out (contraction de ‘coming out of the closet’ ou sortir du placard) est désormais l’expression consacrée pour décrire cette chose particulièrement inconfortable que doit être de révéler, avec ménagements de préférence, à ses proches et surtout à ses parents, son attirance pour une personne du même sexe.
Si aujourd’hui les esprits semblent plutôt ouverts et tolérants, quelles devaient être les peurs des homosexuels trente ans plus tôt ?
L’écrivain et scénariste flamand Tom Lanoye nous narre le sien dans un récit truculent et poétique.

Seul en scène, Christian Labeau se glisse avec aisance dans la peau d’un fils de boucher devenu intellectuel à petites lunettes, d’un gamin qui découvre sa sexualité et l’incertitude des genres.
Dans un jeu de scène riche de mimiques, de poses kitchs, avec un travail expressif du visage et grâce à un texte piquant et plein d’humour, le comédien nous entraîne des flonflons de la Belgique Joyeuse aux vacances avec la mutuelle, des visions de la salle de gymnastique à celle du pyjama rouge de Zéphir (son amour d’enfance), d’une tulipe flétrie à une bise dans le train, du bistrot de La William aux cocasseries tragédiennes de sa mère.

Plein d’aisance, presque désinvolte, sans jamais choquer, sans voyeurisme, mieux en provoquant de nombreux éclats de rire, Christian Labeau/Tom Lanoye démonte avec brio tous les clichés homophobes que nous pouvions avoir.
Préjugés, tabous, peurs, tout cela ne vient-il pas finalement de notre éducation, de la crainte du fameux ‘qu’en-dira-t-on’ ?

Ne soyez donc pas frileux, Coming Out n’est pas du tout un spectacle scabreux.
Le bel équilibre de la mise en scène, entre musiques et silences, entre envolées lyriques descriptives et perles d’humour, l’épatante et complice prestation d’un Christian Labeau d’un naturel confondant et l’excellent texte de Tom Lannoye font de Coming Out une parenthèse rafraîchissante, pleine de truculence, de drôlerie et d’émotions.

Spectacle vu le 09-08-2015
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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