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Mariages et conséquences
Mariages et conséquences Comédie amère sur le couple, Mariages et conséquences l’épingle dans ses pires travers.
Alan Ayckbourn signe un huis clos âpre et âcre.
En fin observateur et psychologue, avec beaucoup d’humour, il décape l’âme humaine à grands coups d’acide.
Il réunit, le temps d’un après-midi, des amis qui se sont perdus de vue depuis près de trois ans. La fiancée de l’un d’eux vient de disparaître et les autres se sentent moralement obligés de faire un geste.
Dans une écriture contemporaine, l’auteur anglais nous dépeint un mur lisse, dont la peinture se craquelle, laisse apparaître des fissures.
Elles deviendront lézardes, le ciment s’effritera et les briques se descelleront.

Nous sommes dans le salon de Dany (Catherine Claeys) et Paul (un impeccable Marc De Roy) un ménage qui bat de l’aile.
Dany se sent trompée (sans preuves) et Paul court après le moindre jupon qui se profile à l’horizon.
Évelyne (Valérie Marchant) et Jean (Pierre Pigeolet), elle impassible, froide et d’un franc-parler glacial, lui un looser hyperactif sont le second couple mal assorti.
Entre eux, Marianne (Aylin Yay, truculente petite souris), généreuse gaffeuse ne vit que pour servir de mère de substitution et d’infirmière à Georges, son hypocondriaque mari, qui ne peut se passer de son épouse plus de 25 minutes.
La tension est déjà à son comble quand débarque enfin le soi-disant éploré Clément (un Bernard Cogniaux lunaire et exalté à souhait) sensé être accablé de chagrin par la mort de sa fiancée.
Il est pourtant le plus serein d’entre eux. 
Il s’estime chanceux d’avoir rencontré l’amour, de l’avoir vécu même brièvement. Et comme tous les gens heureux, il irradie et essaye de partager, parfois très maladroitement, ce sentiment.
Il va fouiller dans ses souvenirs et réveiller quelques fantômes.

Mariages et conséquences Martine Willequet nous offre une mise en scène précise, rigoureuse, soucieuse du détail.
Chaque personnage est développé en permanence.  Il est toujours présent, du geste, du corps ou du regard.
Ce travail donne une impression double.
Tous deviennent plus proches, plus vivants, avec leurs non-dits, leurs mensonges… et leurs travers ridicules.

Mariages et conséquences amuse explose ces satanés apparences qui nous gouvernent et accumule les éclats de rire dans une étude de la vie et de la fugacité de l’amour à vous faire frémir.

Spectacle vu le 23-10-2013
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

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