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Trois femmes (ou L'échappée)
Trois femmes (ou L'échappée) Joëlle (Bernadette Mouzon) après un long passage à vide, à cause d’un accident, a enfin retrouvé du travail. 
En tant qu’auxiliaire de vie, elle veillera, la nuit, la richissime Mme Chevalier (épatante Jacqueline Nicolas), une bourgeoisie vieillissante qui souffre plus de la solitude que de l’âge.
La troisième figure féminine du triangle est la fille de Joëlle, également prénommée Joëlle (Julie Duroisin). Sans diplômes, faute d’argent elle n’a pu continuer sa formation d’esthéticienne.
Sans emploi, elle vit chez sa mère, avec son enfant de six ans, Chloé.

Entre la mère, la fille et la vieille dame vont se tisser des liens forts, profonds et inattendus.
Humaines, profondément humaines, attachantes, si proches dans leurs rires, poignantes dans leurs larmes, fortes et faibles à la fois.
Chacune, avec ses révoltes, ses combats, ses problèmes, ses souffrances, possède en elle un peu de nous.

C’est un texte aux mots justes, à l’équilibre parfait entre comédie et drame sentimental, qu’a écrit l’auteure française Catherine Anne.
Elle y évoque, avec pertinence et sensibilité, le triste sort des personnes âgées, isolées, délaissées par leurs proches et celui de la jeunesse qui se sent repoussée, précarisée, sans avenir.

Toute l’intelligence de ce spectacle est que l’on s’y reconnaît partout, à tout instant.
Lorsque Mme Chevalier ronchonne, on croirait entendre notre grand-mère.
La patience et le ton onctueux de Joëlle senior sont la manière exacte avec laquelle nous acquiesçons quand notre propre mère marmonne et que nous n’avons aucune envie d’en tenir compte.
Trois femmes (ou L'échappée) Et chacun, selon son âge, sa génération y retrouvera qui sa petite-fille, qui sa maman, qui sa Granny ou sa Mammy.

La mise en scène d’Alexis Goslain, dans une scénographie de Noémie Breeus, se fait légère, subtile. Elle laisse jaillir, exploser les émotions. Elle amène la réflexion, sans l’imposer.

Trois femmes (ou L'échappée) c’est une belle rencontre, avec des femmes que l’on voudrait vraies.
C’est la vie, avec son âpreté, ses rigueurs, sa dureté, sa bonté, son pardon, sa générosité.

Spectacle vu le 18-08-2013
Lieu : Festival Royal de Spa (Salon Gris)

Une critique signée Muriel Hublet

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