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Un mari idéal
Un mari idéalUn mari idéal ou l’amour aveugle

Un couple bien sous tous rapports, lui brillant politicien, elle dame vertueuse, va se trouver soumis au chantage d’une aventurière (Claire Beugnies), pour une erreur de jeunesse commise par le jeune homme alors avide de puissance et de gloire.
Entre l’effondrement de sa carrière et un nouveau mensonge, le choix sera vite fait pour Lord Chiltern, mais ce serait oublier l’intransigeance de sa femme, la fière et rigide Lady Gertrude (Céline Peret), qui une fois avertie de la malversation passée de son mari n’arrive plus à lui pardonner.  Heureusement, il pourra compter sur l’aide du Vicomte Arthur Goring (excellent Nicolas D’Oultremont), un ami fidèle, qui sous ses airs de dandy nonchalant, est un fin observateur de la nature humaine (un peu Oscar Wilde lui-même).

Après plusieurs textes français, le Théâtre Royal des Galeries nous propose une pièce anglaise, dans une mise en scène très british de Fabrice Gardin.
Pas de portes qui claquent, pas de grands éclats de rire, pas de farce cousue de fil blanc, mais, derrière l’apparente légèreté du ton, l’apparente badinerie, les mots d’Oscar Wilde font mouche, piquants et caustiques.
C’est donc avec surprise qu’au milieu de cette bienséance paisible, l’explosion de colère de Robert Chiltern (un Pierre Pigeolet criant de vérité) nous happe et nous secoue quand il harangue les femmes à un peu moins d’idéalisme amoureux, qu’il supplie pour que l’homme ne soit plus mis sur un piédestal et ensuite haï ou rejeté s’il en tombe, mais simplement considéré comme un homme, un mari, un compagnon.

Humour, légèreté du ton, atmosphère anglaise, jolies tenues tout est au rendez-vous, surtout le plaisir de retrouver les mots d’Oscar Wilde, de se délecter de leur piment, de leur pointe vitriolée et pourtant si réaliste, de découvrir dans cette peinture de la bonne société du 19e siècle que la nôtre n’a rien inventé, n’a fait que copier et multiplier les exemples du passé.Un mari idéal

Comédie oblige, nous aurons un happy end.
Encore une fois la Tournée des châteaux tient ses promesses avec ce Mari idéal tout à la fois moral, drôle et cynique.

Spectacle vu le 29-07-2013
Lieu : Festival Bruxellons

Une critique signée Muriel Hublet

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