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Allelujah Bordel !
On peut rire de toutmais pas avec tout le monde disait Pierre Desproges.
Jérémy Ferrari ne cesse de prouver le contraire, de repousser les limites de l’acceptable.
Odieusement intelligent, son one-man-show est férocement drôle, cynique, caustique, subversif.
Véritable salaud assumé, avec des mines de sale gamin adorable, il provoque, il agace mais il a un sens incroyable de la salle et du public.
Il sait jusqu’où aller, où laisser un silence, improviser une diversion, titiller un spectateur, paraître changer de sujet pour mieux y revenir l’instant d’après.
Sourires, mimiques, attitudes, spontanéité, générosité, maîtrise de lui, décidément il les collectionne !
Oui, non, pas vraiment, cela s’appelle tout simplement le talent.

Propulsé par Laurent Ruquier et l’émission On n'demande qu'à en rire, il s’est créé une image ‘humour noir et corrosif’ clairement revendiquée.
Débiter des vacheries, c’est encore assez facile.
Jérémy Ferrari, avec Allelujah Bordel !, fait nettement mieux.
Il s’est écrit un seul en scène à plusieurs niveaux de compréhension. 
Il s’est donné la peine de se documenter, de lire les textes religieux.
Il n’hésite pas à les citer, même si leur lecture respectueuse des mots en permet les interprétations les plus … imprévues.
Il en tire naturellement, et pour notre plus grand plaisir, des remarques irrévérencieuses et iconoclastes.
Pourtant derrière la provocation facile (en apparence), derrière les gifles verbales, le diable d’homme assène de solides et violents coups de griffes acérées aux religions, aux ultras de tous bords, à la connerie humaine dans son ensemble.
Second degré, troisième degré, quatrième degré parfois …
Comprenne qui pourra,  réagisse qui saura.
Rien n’est anodin, tout est finesse et subtilité dans un emballage tout simple presque naturel, pur Ardennes.

À découvrir absolument

Spectacle vu le 23-04-2013
Lieu : Cirque Royal

Une critique signée Muriel Hublet

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