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La Vecchia Vacca
La Vecchia VaccaFils unique dans un monde féminin, comment couper le cordon ?
Comment en tant que mère accepter le départ de son enfant, de le voir grandir, s’éprendre d’une autre femme, reporter sur elle une partie de son amour ?
Création de Salvatore Calcagno, La Vecchia Vacca est une plongée dans une Italie déjantée et une exploration follement décalée et décapante de ces relations mère-fils parfois si troubles, si symbiotiques, si perverses, si encombrantes, si agaçantes.
Le jeune metteur en scène, et ici concepteur, a imaginé une série de tableaux visuels, aux images volontairement kitsch, agressives et audacieusement provocantes qui, quasi sans paroles (le principal des phrases échangées seront de longues diatribes en italien, ce qui n’empêche aucunement la compréhension de la chose tant le jeu des comédiens est parlant) vont emmener le spectateur dans un récit coup de poing.

Chaque saynète est un ensemble soigné de fines subtilités. 
L’œil est sans cesse sollicité.
Élément du décor, geste, détail d’un costume, accessoire, discret coup de projecteur, rythme de la musique, déhanchement, glissé d’un pas, maquillage, tout est travaillé, mesuré, millimétré, assumé pour vous transporter dans une absurdie déroutante mais confondante, qui mieux que de grandes tirades vous prend aux tripes.La Vecchia Vacca
Entre rires et larmes, entre séduction et répulsion, entre limpidité et complexité La Vecchia Vacca transmet une histoire, notre histoire, celle d’un fils qui se cherche dans le regarde de sa mère, des voisines, de sa compagne ; celle d’une vieille femme vieillissante qui doit accepter de voir sa vie, son corps, son rôle, son existence muter.
Pénétrant, intelligent, fou, décoiffant et inénarrable, un spectacle qui renverse, bouleverse et explose codes et conventions.
Savatore Calcagno avec son inventivité rafraîchissante et sa vision précise, claire et hautement théâtralisée dans une fausse simplicité qui la rend si accessible et percutante est décidément un nom qu’il faudra suivre à l’avenir.

Spectacle vu le 26-03-2013
Lieu : Théâtre Les Tanneurs

Une critique signée Muriel Hublet

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