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Nuit Torride à L'Hospice
Nuit Torride à L'HospicePour sa nouvelle création, le Magic Land nous entraîne dans les coulisses de la Révolution Française et nous propose de la revisiter par le petit bout de la lorgnette et se la joue théâtre dans le théâtre.

Nous sommes à Paris à en plein troubles, le peuple gronde, l’émeute est proche, le trône vacille.
Une famille noble et désargentée va jouer ce soir, devant ses pairs, un spectacle de son cru.
Maîtres et valets sont prêts pour accueillir les invités (payants, histoire de renflouer les finances désastreuses).
Le texte imaginé par la comtesse (royale Christelle Delbrouck) s’inspire de sa propre vie qui a débuté dans le ruisseau et la prostitution avant de rencontrer l’homme qui allait l’aimer pour elle-même au-delà des sacro-saintes règles de la naissance, du sang et du rang.

Parler pauvreté, exploitation du peuple, misère à un parterre de riches nobliaux attachés à leurs privilèges ne risque pas d’être une sinécure.
L’ambiance familiale tendue à l'extrême n’est que chicanes et discutailleries, chacun cherchant un prétexte ultime pour tenter de fuir trac ou responsabilités.
Dans l’ombre, d’autres s’agitent bien décidés à profiter de l’évènement pour masquer la fuite du Roi vers la sécurité prussienne.

Nuit torride à l’hospice explore les dessous pas toujours glorieux de la Révolution française. Patrick Chaboud (au texte et à la mise en scène) et toute son équipe de joyeux drilles nous proposent un spectacle quelque peu différent de l’ordinaire.
L’accueil comme d’habitude est chaleureux et original.Nuit Torride à L'Hospice
Les décors d’Yves Goedseels, Isis Hauben, Aline Claus et Anton Cauvin et les costumes de Frederic Neuville, Eloïse Damien et Clio Stevanovitsch sont comme à l’ordinaire surprenants, variés et imaginatifs.
Le propos reste bourré, farci (comme le kangourou) de jeux de mots, calembours et autres références volontairement comiques, mais le fond se veut plus frondeur, plus pertinent, plus … révolutionnaire, n’hésitant pas à nous rappeler que les inégalités sociales, ce n’est pas nouveau, qu’elles ne se raccourcissent pas à l’aide d’une guillotine, ni de beaux discours, et que ses plus grands combattants en paroles sont parfois tout autre dans leur vie privée.

Éclats de rire garantis donc, mais pour les réceptifs, le Magic Land sème les graines d’une salutaire réflexion.
Un seul espoir que ces plantes croissent très vite !

Chapeau bas Messieurs Dames, faire rire, intelligemment dans un spectacle truffé de solides références, sans barber et mieux donner une leçon de morale tout en vous faisant acclamer du public, bien peu y parviennent !

Spectacle vu le 12-02-2013
Lieu : Magic Land Théâtre

Une critique signée Muriel Hublet

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