Peur de rien
Dans ce monde stressé, nous ne sommes qu’angoisses et peurs.
Pour un soir, Richard Ruben se propose de les balayer à grands éclats de rire.
 Fin observateur du quotidien, il décortique les achats chez Carrefour, le jogging, l’éducation des adolescents.
 Il égratigne avec beaucoup de pertinence le nucléaire, les éoliennes, la crise, le bio, la guerre ou l’intégrisme religieux de toute confession.
De même, il épingle notre dépendance aux réseaux sociaux et autres tablettes, le repli sur soi et notre solitude si pudiquement masquée derrière un faux nombre d’amis Facebook.

Véritable solo de la maturité, il s’y montre… humain, proche, attendrissant.
Il dresse le portrait savoureux d’un homme d’une quarantaine d’années, séparé, deux ados en garde alternée, épuisé par tous ces changements, doutant de lui, en pleine remise en question.

Impossible de ne pas s’identifier, de ne pas en rire (pour ne pas pleurer sur ses propres désillusions) tant il accommode à la sauce burlesque ses maladresses, ses déboires avec sa femme à journée, son attaque de rapace (si si dans le Brabant Wallon ça existe), le conflit des générations, les soupers entre copains et son immense besoin d’amour.

Derrière cette agréable profondeur, cette piquante (im)pertinence, Richard Ruben nous offre un show complet.
Il interagit avec le public, le titille gentiment, chante naturellement (il serait dommage de se priver de sa voix), imite (JCVD of course et quelques autres).
Coécrit en collaboration avec Arnaud Bourgis et Sam Touzani (également à la mise en scène), Peur de Rien est, en toute simplicité, un spectacle décapant, une formidable occasion de lâcher prise, de flanquer un solide coup de pied (au moins pour un soir) aux paniques et autres phobies qui nous polluent l’existence.

Spectacle vu le 26-04-2013
Lieu : Magic Land Théâtre
Une critique signée Muriel Hublet

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