Logo
Boeing Boeing
Boeing Boeing Comment meubler une vie de célibataire ?
Avec une femme ? Réponse facile, mais pour Bernard, cela ne suffit pas.
Trois femmes dans la même semaine, trois cultures, trois types de nourriture, voilà l’idéal pour éviter toute routine.
Mais comment faire ? La polygamie est interdite !
Le roublard s’est trouvé trois fiancées de nationalités différentes, hôtesses de l’air sur des compagnies concurrentes, affectées à des lignes aux horaires opposés, les amenant à Paris à des moments (théoriquement) distincts.
Ce timing, si délicatement concocté, réglé au millimètre, va se dérégler juste au moment où Robert, un ami d’enfance, un rustre provençal venu prendre la température de la capitale débarque et que le volage tentait justement de convaincre le sérieux jeune homme du bien-fondé de sa joyeuse manière de vivre.

Marc Camoletti a écrit un texte qui a fait le tour du monde, à plus d’un titre.
Il additionne quiproquos, arrivées intempestives et portes qui claquent à un rythme effréné à la fantaisie des jeux de mots et aux traits de caractère volontairement typés, voire un tantinet grossis.
Si la mise en scène de Nathalie Uffner rajoute de-ci de-là un zeste de fantaisie, toute son importance réside surtout dans la précision digne d’un horloger suisse apportée aux réglages des entrées et sorties des uns et des autres, du maintien d’un tempo endiablé.
Côté comédiens, Thibaut Nève se glisse avec beaucoup d’aisance dans la peau d’un Bernard dont la vie va littéralement voler en éclat.
Antoine Guillaume est Robert, un provincial pur jus.  Bien loin de l’image de jeune gay à laquelle on le limite trop souvent, il démontre qu’il est capable de jouer dans tous les registres.

Impeccable de bout en bout, Myriem Akheddiou incarne à merveille l'Espagnole Juanita, Delphine Ysaye distille un peu de folie à son Américaine Janet et Catherine Decrolier est une Judith époustouflante, mariant la rigueur allemande à la fougue (frénésie ?) amoureuse. Dernier petit bijou d’interprétation, Odile Mathieu est la bonne revêche, au franc-parler bougon, qui a pour tâche de maintenir de l’ordre dans la vie son patron (ou tout au moyen d’essayer).
N’hésitez à jongler avec votre horaire pour caser Boeing Boeing dans votre agenda, vous vous offrirez un drôle de voyage déjanté et burlesque (chaudement approuvé même par les anciens de la Sabena qui ont fait du Théâtre de la Toison d’Or un de leurs points de rendez-vous du moment).

Spectacle vu le 29-09-2012
Lieu : Théâtre de la Toison d'Or

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF