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Le Brasier
Le Brasier Trois femmes, trois sœurs, trois solitudes, trois souffrances…
Si elles partagent le même toit, c’est peut-être la seule chose officielle qui les réunit tant Claudette, Claudie et Claudine paraissent si semblablement différentes derrière leurs coupes de cheveux très ressemblantes.
Nerveuses, tendues comme des arcs, elles laissent entrapercevoir des bribes de leurs vies, transformant le public en voyeurs d’une intimité malsaine, remplie d’enfants abandonnés ou incendiaires.
Déroutantes et inquiétantes, elles nous font hésiter entre farce macabre, folie ou tragédie.
La situation bascule vers une rencontre entre Clément et Carole, un chat mort, des pieds à lécher, un amour naissant pour finir dans les affres de la passion charnelle qu’a connue Caroline une nuit torride (superbe solo de France Bastoen).

Étrange ? Étonnant ?
À plus d’un titre !
Sobre, presque dépouillée par instants, la mise en scène de Georges Lini est un véritable écrin offert à France Bastoen, Marie du Bled, Violette Pallaro et Laurent Capelluto. 
Le Brasier Les quatre comédiens s’en saisissent avec beaucoup de brio et de sensibilité et le parent de leur talent pour mieux faire briller, étinceler, éclater les petites perles que sont les mots de David Paquet.
Intrigants et déstabilisants, ils ne cessent de sauter, de rebondir, de glisser, de fuir, de se céder l’espace d’une seconde pour mieux s’échapper d’une pirouette surprenante.

Il faut se laisser emporter par le flux, écouter, entendre, percevoir inflexions et fêlures, pour que petit à petit s’imprime une vue d’ensemble, que chacun ressentira différemment.
Le sang qui coule dans leurs veines charrie bien plus que des globules rouges…
Haine, hérédité, folie, perversion, qu’ont-ils vraiment en commun ?
Spectacle pour amateurs de texte et de jeu d’acteurs, Le Brasier est comme les matriochkas, ces poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres, complexe, ravissant et plein de révélations qui ne manqueront pas de faire frissonner, émouvoir et de nous renvoyer à notre miroir si flou, si trouble et si troublant.

Spectacle vu le 08-11-2012
Lieu : Théâtre des Martyrs - Atelier

Une critique signée Muriel Hublet

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