Robe pourpre et chevelure rousse, hauts talons et bas noirs, Véra déboule sur scène, pétulante, vivante, vibrante.
Condensé d’énergie, sensuelle, elle titille, elle provoque.
Pourtant de prime abord, quelque chose coince, dérange.
Mais quoi… ?

Sans choquer, sans heurter, entre mots et gestuelle, Marie Limet, artiste complète, à la fois danseuse et comédienne, nous narre et nous montre la solitude de la différence.
Vivre en étant autre, autrement, dissonant, incomplet, subir jour après jour les regards curieux, voire pire, solitaire et isolé, tel est trop souvent (pour ne pas dire quasi toujours) le lot du handicapé.

Marie Limet brise nos stupides préjugés et ses propres carcans.
Elle ose mettre à nu ses diverses images de femme, sa complexité, ses multiples facettes, se dévoiler sans fausse honte, sans pudibonderie et sans tabous.
Elle ne craint pas de laisser percevoir souffrance et détresse, d’exposer ce qui normalement doit rester (honteusement ? pudiquement ?) caché, de faire tomber le masque de la bienséance pour montrer faiblesse et fêlure.

Rien de pitoyable ou de pathos dans son spectacle, que du contraire.
Tout le monde ça n'existe pas est un vibrant condensé de vie, de poésie et d’espoir.
Ce petit bout de femme vous attrape par la pointe du cœur et vous entraîne subtilement sur un sentier plein d’émotions, de réflexions qui vous sensibilisera bien plus que de longs discours et de barbantes leçons de morale.
Chapeau bas Madame !

Un spectacle à voir impérativement

Spectacle vu le 08-01-2013
Lieu : Théâtre de Poche
Une critique signée Muriel Hublet

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