Logo
L’affrontement
1981 …
Eh oui, cette pièce qui parle d’homosexualité, de mariage des prêtres, de crise de la vocation, de sacerdoce des femmes, a plus de trente ans et aucune ride.
Bill C. Davis a écrit un texte universel sur la modernité et la foi, sans parodie, sans clichés, sans critique facile, mais avec une lucidité féroce. Tim Farley a apprivoisé sa solitude grâce à l’affection chèrement gagnée de ses paroissiens.
Mark Dolson s’est brûlé les ailes à la vie et n’acceptera plus aucune compromission, la religion est pour lui un blanc étendard que rien ne peut entacher.
Le conflit est inévitable.
Rigueur et principes face à fougue et idéalisme.
Douceur et main de velours contre franc-parler et rudesse.
Sens du compromis et diplomatie opposés à un caractère entier.
Sorte de combat plein d’humour en une dizaine de rounds, sans vainqueur ni vaincu, L’Affrontement décrit avec justesse les tensions actuelles que subi l’Eglise.
Foi, conviction, où en est la chrétienté aujourd'hui ?
Qu’attendons-nous de nos ecclésiastiques ?

Entre joutes verbales, propos mordants et instants d’émotion pure, les dialogues de Bill C. Davis nous font révèlent deux personnages profondément humains, arrivés par des cheminements différents à la même et douloureuse remise en question.
Partition superbe pour acteurs puissants, elle permet à Jean-Claude Frison (Farley) de jouer sur l’onctueuse politesse à peine hypocrite, l’autorité goguenarde, mais aussi de dévoiler de solides fêlures.  La mise en scène de Léonil Mc Cormick n’hésite pas à accentuer la saveur ironique des situations ce qui nous vaut ainsi un joli panel de mimiques particulièrement tordantes.
Bernard d’Oultremont (Dolson) du registre rebelle exalté glissera vers une force intérieure vibrante presque contagieuse.
 

Servi par une interprétation sans failles, fort et terriblement vrai, L’Affrontement pose des questions précises, toujours sans apporter de réponse ni de jugement. Neutre, plein de cœur, de sentiments, il dégage une aura d’espoir et de positivisme qui fait un bien fou.

Spectacle vu le 25-04-2013
Lieu : La Valette

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF