Logo
Panique au Plaza
Panique au PlazaAvec Panique au Plazza, comédie de mœurs politico-conjugale, le Théâtre Royal des Galeries surfe sur la vague de l’actualité entre les élections toutes proches et les relents de l’affaire DSK.
Pourtant, le texte n’est pas neuf, seuls les noms des protagonistes ont été « rafraîchis » pour correspondre aux leaders actuels, pour le reste de tout temps, l’homme n’a jamais été qu’un pauvre malheureux soumis aux diktats de ses instincts en tout cas selon l’imagination fertile et débridée de Ray Cooney.

Quand un ministre en vue préfère les draps de soie d’un palace parisien aux bancs de l’Assemblée Nationale un soir de séance de débat crucial, quand il souhaite pour se faire accompagner pour ces joyeux ébats non de sa tendre légitime, mais d’une accorte et peu farouche déléguée de l’opposition, quand une fenêtre à guillotine défectueuse devient une véritable arme… à retardement, quand un encombrant cadavre se relève et marche, quand un secrétaire devient médecin, frère, demi-frère, quand le garçon d’étage est d’une curiosité et d’une débrouillardise financièrement très chèrement intéressée, quand un directeur d’hôtel particulièrement coincé ne pense qu’aux bonnes mœurs de son établissement, quand le futur cocu se balade les reins ceints d’une serviette de bain et l’épouse en titre surgit avec sa petite nuisette, quand, et quand et quand ….

Histoire surréaliste, situations farfelues, avalanche de gags, Panique au Plazza accumule quiproquos, menteries et autres inventions loufoques qui créeront inévitablement quelques instants plus tard de nouveaux rebondissements tout aussi hilarants qu’inattendus.
C’est quasi un match de tennis complètement dingue, la balle part et l’on ne sait où elle atterrira, qui elle va finalement atteindre par ricochet, tant l’écriture de Ray Cooney est rythmée voire frénétique et un engrenage imprévisible qui broie délicieusement les personnages qu’il happe et torture habilement.Panique au Plaza

Vaudeville de chez vaudeville, avec ses classiques portes et fenêtres qui claquent, ses mensonges à tiroir, ses penderies de secours, Panique au Plazza vous oblige à renoncer à tout bon sens, à avaler toutes les couleuvres, à rire de cette trame dessinée parfois à gros traits, à vous marrer devant des rôles incroyablement caricaturaux.
Sur scène, on retrouve un duo comique efficace avec Pascal Racan en politicien dégoulinant de duplicité et de muflerie plus vrai que nature et son secrétaire, un benêt complexé joué avec une drôlerie ineffable par Michel Poncelet. À leurs côtés et dans une mise en scène énergique de Bernard Lefrancq, Maria del Rio est la future maîtresse qui passera son temps entre placard et balcon, Pierre Pigeolet le garçon d’étage plutôt gourmand, Jean-Paul Clerbois le rigide directeur de l'hôtel, Benoît Strulus l’encombrant cadavre, David Leclercq le futur cocu jaloux, Catherine Claeys Madame la Ministre, Laure Godisiabois la femme de chambre et Angélique Leleux l’infirmière.

Voici donc un moment de pure folie à déguster sans modération, une occasion idéale de laisser la sinistrose ambiante au vestiaire pendant quelques heures et qui sait de s’imaginer certains de nos politiciens dans la même situation. 
Probable ?
Mais qui ? 
… les pronostics sont ouverts !

Spectacle vu le 12-09-2012
Lieu : Théâtre Royal des Galeries

Une critique signée Muriel Hublet

Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF