La revanche de Gaby Montbreuse
Hériter la maison d’une inconnue sera pour Holy un peu comme ouvrir une magnifique boîte de Pandore.
En soulevant le couvercle d’une malle, en caressant une poupée de chiffon, en retrouvant quelques partitions ou un bout de ruban rouge, c’est toute une vie qu’elle va faire revivre celle de Gaby Montbreuse, chanteuse de l’entre-deux-guerres.
Victor Scheffer et Laure Godisiabois se sont plongés dans les éléments de l’époque, dans la biographie de l’artiste, ils y ont ajouté quelques chansons plus récentes, mais tout aussi dans le ton et dans la gouaille impertinente de la titi parisienne qu’interprète avec une maestria époustouflante Laure Godisiabois.
Accompagnée au piano et pour quelques répliques par Vincent Delbushaye (qui signe aussi les arrangements musicaux) elle endosse les deux rôles, mais surtout elle porte avec superbe le spectacle de bout en bout. Complice, tendre, attachante, généreuse, canaille, coquine, elle joue, chante et danse, nous fait passer du rire aux larmes en un instant.
On pourrait se dire qu’exhumer des chansons de music-hall va cantonner La revanche de Gaby Montbreuse aux plus de 2x25 ans, que nenni.  L’ensemble est créé, imaginé, enrobé de telle façon qu’on se laisse emporter par la magie, qu’on écoute les paroles cocasses derrière les airs parfois larmoyants ou carrément trépidants, on hésite à marquer le rythme des mains ou du pied de peur de rompre le charme, de rater une répartie ou un bon mot.

Dans son précédent seul en scène Pièce Montée, certains l’ont qualifiée de nouvelle Jacqueline Maillan.
Avec Gaby Montbreuse, elle nous prouve tout (même si elle reprend l’une des chansons du répertoire de Maillan en clin d’œil) qu’elle est tout simplement Laure Godisiabois, une artiste complète bourrée de talent, qui ne demande qu’à éclater un peu plus et qui se fera un nom et une carrière toute seule et bien à elle, sans être la copie de...

Ne ratez donc sous aucun prétexte le rendez-vous que Gaby Montbreuse vous proposera quand elle passera près de chez vous et vous serez vous aussi emporté dans un tourbillon d’émotions, de rires, d’humour et de cocasserie par ce petit bout de femme pétulant en diable.

Spectacle vu le 29-07-2012
Lieu : Festival Bruxellons
Une critique signée Muriel Hublet

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