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Le jeu de l'amour et du hasard
Au temps de Marivaux comme aujourd’hui, trouver l’amour, le grand, le vrai, celui qui va durer toute la vie, celui qui jamais ne décevra, celui qui s’écrit avec un grand A reste difficile, hasardeux, douloureux.
Fin observateur l’auteur français a su transcrire de manière intemporelle les premiers émois d’adolescent qui découvre les sentiments, l’amour, la jalousie, qui cherchent à être aimé et qui hésitent à donner son cœur.
Fabrice Gardin, pour sa mise en scène, a choisi de créer une bulle d’irréel, un écrin théâtral qui permet de mélanger le siècle de Marivaux et le contemporain, la soie et le jean, le moiré et le fluo.  Respectueux du texte, il fait table rase des falbalas et autres lourds mobiliers pour mettre en avant la fougue des jeunes comédiens (Marc De Roy, Quentin Minon, Morgane Choupay, Sandra Raco, Damien De Dobbeleer et Marouane Amimi).
À l’image des théâtres itinérants d’antan, c’est donc avec quelques tréteaux que la Tournée des Châteaux vient chatouiller les imaginations et titiller par un soir d’été l’étincelle de l’amour parfois assoupie.

En inversant les rôles entre maîtres et valets, Marivaux nous repose l’éternelle question : Suis-je aimé pour moi-même ?
A chacun de répondre pour lui-même en tout cas, dans Le jeu de l'amour et du hasard tout est bien qui finit bien.
Après quelques péripéties, Silvia (Morgane Choupay) et Dorante (Damien De Dobbeleer, par instants un pu trop discret) font se trouver, s’éprendre l’un de l’autre, oser s’avouer leurs sentiments.  Leurs domestiques Lisette (une Sandra Raco pétulante et frondeuse à souhaits) et Arlequin (Maroine Amimi délicieusement pitre et si faussement maladroit) ne seront pas en reste et fileront le parfait amour de leur côté sous le regard bienveillant d’Orgon (un Marc De Roy excellent en père débonnaire et aimant comme le rêve toutes les jeunes filles du monde) et de son fils (Quentin Minon), jeune homme taquin et malicieux.

Amoureux de toujours, amoureux d’un soir, amoureux du théâtre et des soirées en plein air ne ratez pas ce rendez-vous joyeux, piquant et tendre, laissez vous prendre aux jeux : le double jeu de l’amour de Marivaux et celui pétillant et généreux des comédiens.

Spectacle vu le 26-07-2012
Lieu : Festival Bruxellons

Une critique signée Muriel Hublet

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