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Un Cas Barré
Mais où vont-elles donc les âmes quand elles s’en vont ?
Les scientifiques et bien d’autres parlent d’une lumière blanche, d’un long tunnel, de revoir le film de sa vie et…
Avec beaucoup d’imagination et de maturité, Gaëlle Swann invente un lieu, un passage obligé où avant de quitter le monde des vivants l’on doit mettre de l’ordre dans son passé, partir l’esprit et le cœur apaisé, sans regret et sans grief.

La mort, le suicide, l’usure du couple, la difficulté de grandir, la peur de décevoir, le rejet, l’amour à sens unique, la jalousie, les rivalités, le besoin d’être reconnu, aimé et apprécié, tous ces sentiments qui, à un moment ou un autre, nous bouleversent et nous laissent stigmates ou cicatrices se retrouvent évoqués par Gaëlle Swann et ses complices avec beaucoup de pertinence, de pudeur et de fraîcheur.

Mathilde (interprétée par la jeune auteure), une actrice en devenir, vient d’être renversée par une voiture et…
Elle est projetée sur la scène d’une salle de spectacle, dirigée par l’inquiétant Capo (vif et piquant Matthieu Meunier) et sa mutine adjointe Céline Chappuis.
Elle va y revivre en chansons, en danse, en musique et avec beaucoup d’humour (ne sommes-nous pas au cabaret ?) les évènements marquants de sa courte vie.
Tour à tour apparaissent son ancien amoureux (Sébastien Schmit), son père (le même Sébastien Schmit), sa mère (Monia Douieb) et sa rivale (Marie-Astrid Legrand). Ils vont aider Mathilde à franchir le pas, à panser les plaies encore à vif.

Musique, grimages, mimes, acrobaties, chant, danse, marionnettes, rêveries, un brin de cirque et une belle dose de fantaisie, la mise en scène dynamique et imaginative de Geneviève Knoops (Les Baladins du Miroir) marie les genres et crée un spectacle complet, digne du jeu de mots qui fait son titre.
Tout se fait à vue, manipulations de décor, changements de costumes sur cette scène improvisée, devant ce piano droit (au clavier Antoine Souchaud) dans un esprit convivial et généreux, faisant du public de doubles sectateurs d’Un Cas Barré riche, subtil et original.
Si les premières minutes dans ce monde onirique peuvent dérouter, on se laisse très vite emporter dans l’univers magique concocté avec beaucoup de fougue et de talent par la toute jeune compagnie du Scopitone.

Spectacle vu le 24-02-2012
Lieu : Espace Delvaux

Une critique signée Muriel Hublet

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