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La vie c'est comme un arbre
La vie c'est comme un arbre   Quitter son pays en plein marasme, partir vers le nord, vers une terre promise, vers des cieux meilleurs, c’est en quelques mots La vie c’est comme un arbre!.
Des héros typés, presque caricaturaux, Azouz (Rachid Hirchi), l’intellectuel romantique et coincé, Ahmid (Issam Akel), le coiffeur dragueur et hâbleur et Abdelhak (Mohamed Ouachen), le poltron, sorte de cousin maghrébin de Chaplin vont de péripéties en rencontres laisser derrière eux Tanger, famille et racines pour découvrir Bruxelles et s’y implanter.
Le récit découpé en courtes saynètes fait la part belle à une pléthore de personnages croquignolets (Hassan le cafetier, Marcel le Bruxellois, Bilmondo, Ahmed Papyrus, le douanier, la Mama, etc.), à des situations piquantes ou délirantes.

À la base, les auteurs (Rachid Hirchi et Mohamed Allouchi) ne sont pas des pros, mais voulaient juste transmettre leur message.
Dans une scénographie minimaliste, ils signent leur mise en scène, précise, rythmée en utilisant les techniques les plus diverses : mime, ralenti, chant, danse, parodie, clins d’œil au cinéma…
Entourés de comédiens venus de tous les horizons, ils sont également sur les planches pour jouer, pour donner, pour partager.
Généreux, complice, tellement naturel (et pourtant réglé avec minutie), le spectacle récupère certains gags éculés, certaines chutes sont plus que prévisibles … mais on se laisse prendre au jeu. Mieux, on rigole, on en redemande.
Le sujet pourrait en paraître rabâché, mais abordé avec humour et autodérision, il sème pas mal de petites réflexions et questions, de manière bien plus efficace que certaines longues conférences.

Faut-il vraiment essayer de comprendre cette alchimie ?La vie c'est comme un arbre
Pourquoi vouloir en percer le mystère ?
Pour une fois, contentons-nous simplement d’apprécier ce vent de fraîcheur gentiment décoiffant qui avec autodérision et générosité a fait le pari du partage et brocarde allègrement et sans discrimination avec une tendre ironie les défauts de là-bas et d’ici.
Applaudissons ces Voyageurs sans Bagages (nom de leur compagnie) qui osent, quasi sans rien, presque les mains vides, juste avec le cœur et le talent, présenter un spectacle rythmé, précis, pétillant burlesque et drôlement réfléchi.

Spectacle vu le 01-11-2012
Lieu : Théâtre de la Toison d'Or

Une critique signée Muriel Hublet

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